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Emmanuelle Cosse réélue à la tête de l’Union sociale pour l’habitat

by Sara
France

Le logement social est souvent décrit par Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), comme étant « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ». Cependant, depuis plusieurs années, la situation se dégrade : la production de nouveaux logements sociaux chute, les listes d’attente s’allongent, et les organismes HLM peinent à maintenir leur capacité de production. Dans ce contexte, l’élection de mercredi a vu l’ancienne ministre du Logement, qui dirigeait déjà le mouvement depuis 2020, être réélue pour un second mandat de quatre ans par l’assemblée générale de l’USH.

Un duel de visions pour le logement social

Emmanuelle Cosse, 49 ans et ancienne secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, faisait face à Valérie Fournier, présidente de la fédération des Entreprises sociales pour l’habitat, qui représente 42 % des logements HLM. Au-delà des enjeux techniques liés au financement du logement social, cette élection a révélé deux perspectives divergentes. D’une part, Cosse dénonce un gouvernement qu’elle accuse de « maltraiter » le secteur et de vouloir défaire la loi SRU, qui favorise la solidarité et le renouvellement urbains. D’autre part, Fournier, avec un parcours chez Medef et au cabinet d’un ministre de Jacques Chirac, adopte une approche plus conciliante.

Une défense acharnée du mouvement HLM

Dans une interview récente, Emmanuelle Cosse a affirmé : « Mon sujet n’est pas de m’opposer ou de soutenir le gouvernement, mais de représenter le mouvement HLM, et de lui permettre de retrouver des marges de manœuvre pour répondre aux besoins de logement des habitants. » Elle insiste sur la nécessité pour le mouvement HLM d’être uni et mobilisé pour défendre ses intérêts, non par corporatisme, mais pour satisfaire les besoins des citoyens. Elle rappelle que les organismes HLM sont des structures non lucratives qui réinvestissent leurs bénéfices.

Une lutte pour le financement

Depuis quatre ans, Cosse s’est intensément battue contre la réduction du loyer de solidarité (RLS), qui représente plus de 8 milliards d’euros prélevés par l’État sur les recettes des bailleurs sociaux depuis 2018. Bien que ses efforts n’aient pas encore permis de faire plier le gouvernement, sa voix demeure une force significative.

Les défis à venir

Dans la foulée des coupes budgétaires, la suppression de l’APL-accession, qui aidait les locataires sociaux à devenir propriétaires, et le gel des aides à la décarbonation du parc HLM ont été des coups durs. Emmanuelle Cosse souligne que sans soutien gouvernemental, les bailleurs n’ont pas les moyens de décarboner leurs logements, avec des coûts de travaux variant entre 50 000 et 80 000 euros par logement. Ce revirement de politique a démobilisé de nombreux bailleurs sociaux, déjà fragilisés par les restrictions budgétaires des collectivités locales.

Un nouvel espoir

Cependant, Emmanuelle Cosse voit un signe positif dans la nomination de Valérie Létard au poste de ministre du Logement et de la Rénovation urbaine. Elle décrit Létard comme une élue engagée et bien informée sur les enjeux du secteur. La nouvelle ministre a également exprimé sa volonté de maintenir un dialogue constructif avec l’USH. Le récent projet de budget a même envoyé un premier signal encourageant en faveur de l’accession sociale à la propriété, essentielle pour alléger la saturation du parc HLM.

Emmanuelle Cosse | Logement Social | Union Sociale Pour Lhabitat | Hlm | Politique | France

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