Équateur : Vague d’arrestations après l’assaut d’un hôpital par des criminels
La police équatorienne a arrêté 68 individus dimanche dernier, ayant tenté de prendre le contrôle d’un hôpital dans le cadre du conflit actuel opposant les gangs de drogue et les forces de sécurité dans le pays. La police a affirmé sur la plateforme X avoir capturé des « terroristes » qui tentaient de dominer les installations de l’hôpital dans la région de Guayas à Yaguachi, située au sud-ouest de l’Équateur.
Les forces de l’ordre ont exprimé leur conviction que les détenus cherchaient à secourir un de leurs complices blessé et admis à l’hôpital quelques heures auparavant, mentionnant également la saisie d’armes et de drogues.
La police a également mené un raid sur un centre médical utilisé comme quartier général par les gangs, ainsi que sur une maison close où se cachaient de nombreux membres de ces réseaux criminels.
Récemment, les autorités équatoriennes ont fermé des centaines de centres médicaux qualifiés d’inaptes à fournir des soins et utilisés par les gangs comme couvertures pour leurs activités illicites.
L’Équateur connaît actuellement une flambée de violence due à l’évasion du trafiquant de drogue connu sous le nom de « Vito », Adolfo Macias, d’une prison, ce qui a conduit le président équatorien Daniel Noboa à déclarer l’état d’urgence et à annoncer une « guerre » contre les gangs.
Les rapports indiquent que le pays abrite environ 20 gangs criminels composés de près de 20 000 personnes, dont les activités, notamment le trafic de drogues vers les États-Unis et l’Europe, se sont intensifiées au cours des dernières années.
Mercredi dernier, le procureur général Cesar Suarez, qui enquêtait sur une attaque armée contre une station de télévision, a été assassiné par balles dans la ville côtière de Guayaquil.
Des informations de presse rapportées dimanche indiquent que Suarez enquêtait sur des membres de la famille « Vito », qui ont été arrêtés en Argentine vendredi et renvoyés en Équateur.
Une réunion d’urgence pour les pays andins
Les ministres des pays andins se sont réunis de manière urgente à Lima, capitale du Pérou, dimanche dernier pour discuter de la crise des gangs et du trafic de drogues transfrontalier. Ces pays, notamment la Colombie, le Pérou, la Bolivie et l’Équateur, cherchent à mettre en œuvre des actions conjointes pour contrer la propagation des gangs de narcotrafiquants, dans un contexte de montée des activités criminelles provoquant une alerte dans les zones frontalières.
La présidente du Pérou, Dina Boluarte, a indiqué que la criminalité organisée transnationale s’attaque à la démocratie et menace l’ordre intérieur de tous les pays, nécessitant une collaboration pour relever ce défi.
L’initiative de cette réunion a été prise par la Bolivie, et tant le Pérou que la Colombie insistent sur le renforcement de la surveillance de leurs frontières afin d’empêcher la fuite des criminels échappant aux offensives répressives en Équateur.
L’Équateur, jadis considéré comme un pays sûr, fait face à une vague de violence grandissante ces cinq dernières années, exacerbée par le ralentissement économique et la pauvreté engendrée par la pandémie de Covid. En 2023, le taux de criminalité a atteint 46 homicides pour 100 000 habitants dans le pays.