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La nouvelle Eurocommissaire pour l’environnement, Jessika Roswall, a adressé des signaux mixtes aux agriculteurs néerlandais concernant la politique des engrais et les excédents de nitrates. Au cours de sa visite à la Tweede Kamer, elle a souligné que les Pays-Bas doivent montrer des résultats à Bruxelles, tout en évitant de discuter de sanctions ou de délais.
Une nouvelle derogation impossible
Lors de sa visite, Roswall a clairement indiqué qu’aucune nouvelle derogation ne serait accordée aux agriculteurs néerlandais. Depuis 2006, ces derniers avaient la possibilité d’épandre entre 35 et 47 % de fumier en plus par hectare que dans la plupart des autres pays de l’UE, mais ce privilège sera perdu l’année prochaine.
Cette décision de la Commission européenne découle du non-respect par les Pays-Bas de la législation environnementale européenne. L’excès de nitrates, de phosphates et de pesticides provenant de l’agriculture dégrade la qualité de l’eau, avec les Pays-Bas affichant les pires résultats parmi les États membres de l’UE.
Réactions du secteur agricole
Les agriculteurs s’inquiètent vivement de la perte de la derogation, car cela aggrave la situation déjà délicate des excédents de fumier. La ministre de l’Agriculture, Femke Wiersma (BBB), a indiqué dès le début de son mandat qu’elle plaiderait pour le retour de cette derogation à Bruxelles, prévoyant de soumettre une demande officielle à Roswall avant l’été.
Wiersma et la présidente du groupe BBB, Caroline van der Plas, espéraient que Roswall, membre d’un parti de droite, serait plus encline à écouter leurs préoccupations. Cette tendance politique conservatrice, accentuée après les élections européennes de l’année dernière, semble correspondre à l’agenda du BBB.
Une position ferme de la Commission
Roswall a souligné que la Commission européenne a été flexible sur ce sujet durant les vingt dernières années, mais qu’il est désormais impossible d’ignorer l’impact négatif sur la santé publique, la nature et la qualité de l’eau. Elle a déclaré : « Nous voulons aider les Pays-Bas, mais nous devons d’abord voir des résultats. La balle est dans votre camp. »
Elle a également précisé que les décisions concernant les exceptions pour l’épandage de fumier ne relèvent pas de la Commission, mais des États membres, qui n’ont pas d’intérêt à accorder un avantage concurrentiel aux agriculteurs néerlandais.
Un dialogue nécessaire
Les membres de la Tweede Kamer sont impatients de connaître la position de Roswall sur les crises liées aux engrais et aux nitrates. Bien qu’elle ait répondu à certaines interrogations, elle a été claire sur le fait qu’une nouvelle demande de derogation est presque vouée à l’échec.
Quand le député Thom van Campen (VVD) a demandé quand la Commission attendrait des résultats concrets pour réduire les émissions de nitrates et de phosphates, Roswall a simplement répété que les Pays-Bas devaient respecter les accords pris.
Quant aux sanctions potentielles en cas de non-respect, Roswall a préféré éviter de s’engager, insistant sur l’importance du dialogue et du soutien. « Je ne veux pas parler de la prochaine étape. Ce n’est pas à la Commission de sanctionner ; c’est aux États membres de le faire », a-t-elle déclaré.
Malgré ce tableau, Wiersma, le BBB et les organisations agricoles pourraient trouver un certain réconfort dans le fait que la Commission, bien que ferme, ne donne pas de coups durs pour le moment.