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Au début de l’année 2025, le non-renouvellement du contrat entre l’Ukraine et la Russie pour le transit de gaz a suscité un débat et des inquiétudes variées parmi les pays européens, particulièrement ceux qui dépendent du gaz russe transitant par l’Ukraine.
Sloavquie et Hongrie : vers une solution maritime
À l’été 2024, des rapports médiatiques occidentaux ont commencé à émerger concernant des efforts politiques pour résoudre le conflit autour du transit du gaz russe via l’Ukraine vers la Slovaquie et la Hongrie. Les discussions sont devenues plus fréquentes dans le dernier trimestre de l’année, avec des indications du côté slovaque concernant la possibilité d’un accord.
La Slovaquie, qui partage une frontière avec l’Ukraine et est fortement touchée, a multiplié les consultations pour trouver du soutien au sein de l’Europe et de l’Ukraine, en raison de sa dépendance à environ 85 % du gaz russe. Les livraisons de gaz de Moscou vers la Slovaquie, passant par la station de « Veľké Kapušany », avaient chuté à moins de 34,5 millions de mètres cubes.
Alors que la Slovaquie semblait en dehors de la politique européenne visant à réduire la dépendance au gaz russe, son gouvernement a continué de demander le maintien du transit du gaz via l’Ukraine. Le Premier ministre, Robert Fico, a rencontré des responsables ukrainiens et soutenu les efforts de la société « SPP » pour parvenir à un accord.
La Hongrie, bien que moins affectée, a également soutenu cette position, continuant à recevoir du gaz russe via un autre pipeline, « Balkan Stream », qui est une extension de « TurkStream » et a été soutenu par Ankara avant le déclenchement de la guerre.
Srbija et Bulgarie : coopération et diversification
La Serbie et la Bulgarie, situées en Europe de l’Est, adoptent des stratégies différentes des pays limitrophes de l’Ukraine, visant à diversifier leurs sources d’énergie et à diminuer leur dépendance au gaz russe en développant leurs infrastructures et en favorisant la coopération internationale.
La Serbie importe environ 81 % de ses besoins en gaz de Russie, soit environ 3 milliards de mètres cubes par an. Quant à la Bulgarie, elle a importé environ 2,8 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2023, dont une grande partie provient également de Russie.
Les deux pays se tournent vers le pipeline « TAP » pour transporter le gaz naturel azerbaïdjanais vers l’Europe. Ils renforcent leurs connexions avec les distributeurs roumains et grecs, utilisant des installations de gaz naturel liquéfié.
Italie : des solutions préventives
Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne en février 2022, l’Italie a cherché des alternatives urgentes au gaz russe afin de ne pas se retrouver à la merci de Moscou. Le premier ministre italien de l’époque, Mario Draghi, a réussi à convaincre l’Algérie de fournir du gaz à son pays, tout en diversifiant ses fournisseurs.
En moins de trois ans, l’Italie a réduit sa dépendance au gaz russe de 50 % à 20 %, signant des accords avec des pays comme l’Algérie, le Qatar et l’Azerbaïdjan. Cependant, le coût de ce gaz reste supérieur à celui du gaz russe, ce qui représente un défi économique pour l’Italie.
Les principales stratégies adoptées par l’Italie incluent :
- Augmentation des importations de gaz naturel liquéfié
- Construction de nouvelles installations
- Expansion de la capacité des installations existantes
- Signature de contrats à long terme avec d’autres pays comme l’Égypte, le Mozambique et d’autres pays d’Afrique du Nord
- Investissements dans les énergies renouvelables
- Amélioration de l’efficacité énergétique dans les bâtiments et les usines
- Renforcement de la coopération avec d’autres pays européens pour développer des infrastructures de stockage de gaz
Allemagne, France et Autriche : vers l’indépendance
Dans le reste de l’Europe, l’Allemagne a progressivement réduit ses importations de gaz russe depuis 2022, diversifiant ses sources significativement en 2023 à travers divers accords avec d’autres pays fournisseurs.
En France, après six mois de conflit, le président Emmanuel Macron a annoncé en septembre 2022 que la part du gaz russe dans la consommation totale de l’Europe avait chuté de 50 % à 9 %. En 2023, la France a également réduit ses importations de gaz russe, passant de 20 % à 10 % de sa consommation totale.
L’Autriche, qui dépendait à 98 % du gaz russe, se préparait à la fin de 2024 à se libérer de cette dépendance en cherchant des alternatives avec l’Allemagne et l’Italie.