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Évolution du discours d’Iran et Hezbollah sur la Syrie

by Sara
Évolution du discours d'Iran et Hezbollah sur la Syrie
Iran, Liban, Syrie

Évolution du discours d’Iran et Hezbollah sur la Syrie

Le contexte géopolitique du Liban le place entre deux choix ; soit avec la Syrie, soit avec Israël, comme l’a déclaré Naïm Qassem, le secrétaire général du Hezbollah.

Les développements politiques et militaires récents redéfinissent les équilibres d’intérêts et de pouvoir, obligeant les parties impliquées dans les conflits à réajuster leurs positions pour maximiser leurs gains et minimiser leurs pertes. Ce qui était hier un ennemi peut devenir un ami, tandis qu’un allié peut se transformer en concurrent, voire en ennemi.

Tout récemment, en Afghanistan, après la chute du gouvernement Achraf Ghani et la prise de pouvoir par les Talibans, les analystes ont parlé d’une victoire du Pakistan dans la « grande partie » qui se joue en Asie du Sud, renforçant ainsi sa profondeur géopolitique face à l’Inde.

Les relations entre le gouvernement pakistanais et le nouveau gouvernement afghan se sont cependant rapidement détériorées, menant à la fermeture temporaire des frontières du côté pakistanais, ainsi qu’à des affrontements sporadiques et au retour forcé de milliers de réfugiés afghans.

Les changements en Syrie

En se tournant vers l’ouest, les événements en Syrie ont provoqué un séisme de dimensions « tectoniques » dont les répercussions continuent de se faire sentir. La Syrie, qui était sous l’influence de l’Iran et de la Russie au cours de la dernière décennie, a récemment vu un retrait complet des forces iraniennes, tandis que la Russie commence à transférer une grande partie de son équipement militaire hors des territoires syriens.

Dans ce contexte, le Hezbollah libanais a commencé à émettre des déclarations, par la voix de son secrétaire général Naïm Qassem, indiquant un changement dans sa position politique vis-à-vis des événements en Syrie.

Les récents retournements de situation ont également conduit à ce que des figures considérées comme des ennemis, telles que Ahmad al-Jolani, commencent à être reconnues dans un nouveau cadre, notamment après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé des discussions avec lui sur l’avenir de la Syrie.

Le discours du Hezbollah et son évolution

Alors que le Hezbollah a longtemps défendu l’idée de « lutter contre les takfiristes » et de « protéger les sites saints », ces discours évoluent désormais pour se concentrer sur le respect de la volonté du peuple syrien et la nécessité de construire des relations positives basées sur des intérêts communs.

Précedemment, lors de la chute d’Assad, Naïm Qassem avait déclaré que le Hezbollah se tenait aux côtés de la Syrie pour contrer les agressions, qualifiant les rebelles de « groupes takfiristes » utilisés par les États-Unis et Israël. Cependant, avec la déroute rapide des forces d’Assad, le Hezbollah a dû reconsidérer sa position.

Le 15 décembre, Qassem a exprimé une approche plus prudente, affirmant qu’il était difficile de juger les nouvelles forces tant que la situation n’était pas stabilisée. Il a souligné que la position du Hezbollah face aux changements en Syrie dépendrait de l’attitude du nouveau gouvernement et de sa volonté de considérer Israël comme un ennemi.

Les implications iraniennes

Il est impossible d’analyser le discours du Hezbollah sur la Syrie sans tenir compte de la position de l’Iran. Téhéran a été un soutien clé du régime d’Assad, fournissant des conseillers militaires, des milices combattantes et un soutien financier considérable.

Le retrait du soutien iranien, suite à la chute du régime d’Assad et à l’arrivée d’Ahmad al-Jolani à Damas, a conduit à des changements notables dans le paysage politique syrien. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a tenté de justifier le soutien de l’Iran à Assad en évoquant des raisons historiques et stratégiques.

Khamenei a également mis en garde contre le danger de la confusion dans la gestion des événements, soulignant la nécessité d’une résistance plus large dans la région.

Perspectives d’avenir

Les événements récents en Syrie ouvrent la porte à de nouvelles relations qui pourraient être fondées sur le respect de la souveraineté et la non-ingérence. Ahmad al-Jolani a déclaré que les rebelles ne s’opposent pas au peuple iranien, exprimant un désir de construire des relations basées sur la coopération.

Dans ce contexte, le Hezbollah doit naviguer les complexités de la nouvelle réalité en Syrie, en cherchant des partenariats qui respectent ses intérêts tout en s’adaptant aux nouveaux équilibres de pouvoir. L’avenir pourrait voir des alliances inattendues se développer dans la quête de sécurité et de stabilité régionale.

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