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Une juge administrative a validé le principe de l’expulsion par les autorités américaines de Mahmoud Khalil, un des leaders du mouvement étudiant propalestinien. Cette décision, prise le 11 avril, laisse néanmoins à Khalil la possibilité de faire appel pour rester aux États-Unis. Les avocats de cette figure des manifestations à l’université Columbia, fils de Palestiniens et né en Syrie, avaient déjà exprimé leur intention de contester un éventuel jugement défavorable.
Les motivations du gouvernement américain
Sommé par la magistrate Jamee Comans de produire des éléments à charge pour justifier son expulsion, le gouvernement américain a communiqué une lettre signée par le secrétaire d’État, Marco Rubio. Dans cette lettre, Rubio indique avoir *«établi que les activités et la présence»* de Mahmoud Khalil sur le territoire américain pourraient *«avoir des conséquences potentiellement négatives pour la politique étrangère»* des États-Unis. Il se base également sur des informations provenant des services d’immigration et du ministère de la Sécurité intérieure, qui allèguent qu’il a été impliqué dans des manifestations antisémites et des activités perturbatrices.
Les actions juridiques de Mahmoud Khalil
En parallèle de l’appel, Mahmoud Khalil a engagé une procédure devant un tribunal fédéral du New Jersey pour contester la légalité de sa détention. Une audience a eu lieu peu après la décision d’expulsion, où ses avocats ont rendu compte au juge fédéral Michael Farbiarz des derniers développements de son cas.
Contexte de l’arrestation
Titulaire d’une carte de résident permanent, cet ancien étudiant de 30 ans a été interpellé le 8 mars alors qu’il rentrait chez lui avec son épouse enceinte de huit mois. Il a été placé en détention dans un centre de rétention en Louisiane. Noor Zafar, une de ses avocates, a déclaré : *«Le combat pour ramener Mahmoud chez lui est loin d’être terminé.»*
Réactions après le jugement
Après le jugement de la juge Comans, Mahmoud Khalil a exprimé son mécontentement, affirmant qu’*«aucun des principes»* de respect du droit et des procédures n’avait été appliqué. Il a ajouté : *«C’est exactement pour ça que l’administration Trump m’a envoyé devant ce tribunal, à plus de 1 500 km de chez moi.»* En réponse, la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a réagi sur X, affirmant que Khalil *«déteste les États-Unis et nos valeurs»* et qu’il ne devrait pas être dans le pays.
Une instrumentalisation du droit ?
Malgré la lettre de Marco Rubio, le gouvernement américain n’a présenté aucun élément tangible à l’appui de ses accusations. Selon Marc van der Hout, un autre avocat de Khalil, cette procédure représente une *«instrumentalisation du droit des étrangers pour empêcher la dissidence»*.
Un symbole de la lutte estudiantine
Depuis son arrestation, Mahmoud Khalil est devenu le symbole de la lutte contre la répression du mouvement étudiant, perçu par l’administration Trump comme antisémitique. Cette dernière a lancé une vaste offensive contre plusieurs universités américaines, leur reprochant de ne pas protéger les étudiants juifs. De plus, des milliards de dollars de fonds fédéraux ont été menacés pour des établissements comme Columbia, Harvard et Princeton, entraînant la révocation des visas de nombreux étudiants, selon les médias américains.