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Féminicide d’Inès Mecellem à Poitiers: Darmanin saisit l’IGJ

by charles
France

Gérald Darmanin a annoncé ce dimanche sur X avoir saisi l’Inspection générale de la justice pour faire « toute la lumière » sur le féminicide d’Inès Mecellem à Poitiers, survenu le 8 septembre. La jeune femme de 25 ans avait déposé plusieurs plaintes contre son ex-compagnon et avait activé deux jours avant le téléphone grave danger, dispositif d’alerte pour les victimes de violences conjugales. Une marche blanche a réuni des proches et des soutiens, qui dénoncent des défaillances, et la famille réclame des réponses. Selon le ministère de l’Intérieur, 96 femmes ont été victimes d’un féminicide conjugal en France en 2023, et 3919 reste le numéro national pour l’accompagnement des victimes.

Marche blanche en Poitiers pour Inès Mecellem, hommage
Marche blanche à Poitiers en hommage à Inès Mecellem, assassinée le 8 septembre.

À Poitiers, le drame et les suites

Inès Mecellem, 25 ans, a été retrouvée poignardée à son domicile le 8 septembre. Selon le parquet, elle avait déposé une première plainte le 10 juillet puis était retournée au commissariat les 17 juillet et les 13, 19 et 28 août, se disant harcelée et menacée de mort. Deux jours avant le meurtre, elle avait activé son téléphone grave danger (TGD), un dispositif qui permet d’alerter rapidement les forces de l’ordre; elle se savait traquée. L’ex‑compagnon, un réfugié afghan né en 1989, a été interpellé et laissé libre et est recherché pour assassinat. Une marche blanche organisée à Poitiers a rassemblé environ un millier de personnes; les proches ont exprimé leur douleur et leur colère, évoquant des défaillances du dispositif de protection. Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie d’une enquête administrative.

Au lendemain du drame, les proches insistent sur le fait que la victime avait tenté d’obtenir de l’aide à plusieurs reprises. Le frère de la victime, Mehdi Mecellem, a déclaré à l’AFP que « pour moi, il y a aujourd’hui deux meurtriers : celui qui est en fuite, mais aussi le système policier et judiciaire, avec toutes ses défaillances ». La procureure de Poitiers, Rachel Bray, a précisé que l’interpellation du suspect s’était faite sans placement en garde à vue, une information qui a alimenté les critiques sur les procédures de protection. Les membres de collectifs féministes présents à Poitiers ont dénoncé les limites des outils de protection mis en place par l’État.

L’ouverture d’une inspection et les réactions

Le ministre a également regretté « un terrible échec » et a annoncé « l’ouverture d’une inspection de fonctionnement à l’Inspection générale de la justice », selon ses propos publiés sur X. « Toute la lumière doit être faite sur cette horrible affaire, c’est pourquoi j’ai demandé l’ouverture d’une inspection de fonctionnement à l’Inspection générale de la justice », a‑t‑il ajouté. Par ailleurs, le parquet a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et des auditions et des analyses sont en cours, selon une source proche du dossier. Me Pauline Rongier, avocate de la famille, a décrit « une défaillance majeure des services de police et des autorités judiciaires », estimant que l’attribution du TGD s’était avérée insuffisante comme protection. En parallèle, la famille et des associations rappellent les chiffres: en 2023, 96 femmes ont été victimes d’un féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19 % par rapport à 2022 selon le ministère de l’Intérieur.

Des précisions ont été apportées sur le fait que la victime avait déposé des plaintes et utilisé à plusieurs reprises le TGD, et que le système d’alerte n’a pas empêché le drame selon les familles. L’avocat de la famille et des associations ont appelé à une révision des procédures et à une meilleure utilisation des outils de protection, notamment en ce qui concerne la transmission d’informations entre les services et les autorités compétentes. Des audits et des auditions sont en cours et la famille espère des mesures concrètes pour éviter de futurs drames.

Enjeux et perspectives pour la protection des victimes

Les témoignages et les chiffres rappellent l’enjeu de la prévention et du soutien. En 2023, 96 femmes ont été victimes d’un féminicide conjugal en France, selon le bilan du ministère de l’Intérieur, en baisse de 19 % par rapport à 2022. Des associations soulignent toutefois des besoins importants pour renforcer la formation des policiers et magistrats et augmenter les lieux d’hébergement pour les victimes souhaitant quitter leur foyer. Mine Günbay, directrice de la Fédération nationale solidarité femmes, affirme que « des moyens ont été mis en œuvre mais ça reste très insuffisant » et appelle à renforcer la formation et les capacités d’accueil, précisant que dans environ 40 % des cas, la victime avait déjà porté plainte contre son agresseur. Des voix publiques appellent aussi à une meilleure coordination entre les services et une prise en charge plus rapide des signalements afin d’éviter de nouvelles tragédies.

Gérald Darmanin lors d'une visite au tribunal
Gérald Darmanin annonce l’ouverture d’une inspection lors d’une visite judiciaire.

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