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À Genève, la Fondation Baur propose une exposition captivante intitulée « Femmes chinoises », qui dévoile la richesse et la diversité des représentations féminines dans l’art chinois à travers les siècles. Cette présentation délicate invite à une contemplation intime des multiples visages de la femme dans une société au passé millénaire.
L’une des œuvres phares de l’exposition est une représentation du XIXe siècle d’une femme jouant du zhongruan, dévoilant les activités artistiques féminines dans la Chine traditionnelle.
Une diversité de figures féminines à travers l’art millénaire
Les femmes chinoises sont souvent perçues comme des figures idéalisées, délicates et vertueuses, inscrites dans un imaginaire artistique ancien. Pourtant, cette exposition met en lumière la pluralité de leurs rôles et portraits : guerrières, prêtresses, épouses, déesses, résistantes ou courtisanes. La Fondation Baur balaie ainsi les clichés en présentant des œuvres qui témoignent de cette richesse symbolique et sociale.
On découvre des canons de beauté variés, oscillant entre silhouette aérienne et formes généreuses, en vogue au VIIIe siècle. Les femmes évoluent dans l’espace domestique, mais aussi dans les cercles de pouvoir, montant à cheval ou se défendant. L’héroïne Mulan, tirée d’un manuscrit médiéval, côtoie la poétesse du XVIIIe siècle Gan Lirou, dont les écrits interrogent la condition féminine avec force et lucidité.
Le bonheur du détail et des expressions poétiques
Les poèmes et citations extraits d’anciennes femmes de lettres chinoisent dévoilent une relation complexe avec l’écriture et les attentes sociales. Par exemple, Zhu Shuzhen, du XIIe siècle, déclare : « Une femme qui s’occupe d’écriture, c’est vraiment un crime », soulignant les contraintes imposées aux femmes intellectuelles.
Cette exposition invite aussi à admirer la finesse des détails artistiques, des broderies précieuses aux gravures délicates en passant par le mobilier sculpté. Un vase en porcelaine du XVIIe siècle illustre avec vivacité les émotions féminines lors du passage d’un poète célèbre, mêlant subtilité et ironie.
L’art chinois dans toutes ses expressions
L’exposition embrasse un large spectre de l’art chinois, allant des panthéons de déesses protectrices aux objets d’exotisme prisés en Europe, jusqu’aux pratiques culturelles telles que les pieds bandés. Elle met en lumière des figures emblématiques comme Dong Xiaowan, courtisane et concubine du XVIIe siècle, dont la poésie et les dessins occupent une place centrale.
Un habit de cérémonie féminin brodé en satin de soie de la dynastie Qing, datant de la fin du XIXe siècle, témoigne du raffinement des costumes traditionnels.
La carrière de Ling Shuhua, née en 1900, illustre une avancée dans la liberté féminine en Chine : éduquée et mariée par amour, elle a consacré une partie de son œuvre à défendre les femmes chinoises. Ses paysages, empreints de la tradition paysagère chinoise, révèlent une délicatesse toute poétique.
Informations pratiques
L’exposition « Femmes chinoises » se tient à la Fondation Baur, Musée des arts d’Extrême-Orient, à Genève, jusqu’au 20 juillet. Elle est ouverte du mardi au dimanche, de 14h à 18h.