Table of Contents
Le festival BDFIL, événement majeur de la bande dessinée en Suisse romande, ouvre ses portes ce lundi 5 mai à Lausanne. Face à un programme dense et riche, voici une sélection des temps forts et des coups de cœur de cette édition 2025, qui célèbre la diversité et l’innovation dans le neuvième art.
L’affiche de BDFIL dessinée par son invité d’honneur, Guillaume Long. Le festival commence le 5 mai.
Le manga à l’honneur
Le manga, phénomène incontournable qui domine aujourd’hui le marché de la bande dessinée, est mis en lumière cette année. La Bibliothèque cantonale universitaire (BCU) propose «L’expo qui tue», consacrée à la revue vaudoise pionnière «Le cri qui tue» (1978-1981), tandis que BDFIL présente «MANGAFIL : une aventure éditoriale en francophonie». Cette exposition retrace le parcours impressionnant de ce genre, dont les ventes ont atteint environ 40 millions d’exemplaires en France en 2023.
En complément, le célèbre film d’animation «Akira» (1988), adapté du manga éponyme, sera projeté au cinéma Capitole le vendredi 16 mai à 20h30.
Monstrueusement fantasy
La fantasy, souvent critiquée, retrouve une belle visibilité à BDFIL. Une rencontre intitulée «Monstres, magie et fantasy» mettra en lumière les univers fantastiques, avec la participation de l’auteur lausannois Elk, connu pour «Les chants du chaos», et du Polonais Przemyslaw Truscinski, dessinateur et créateur du personnage iconique du jeu vidéo «The Witcher».
Fred Vignaux, dessinateur des six derniers albums de la série «Thorgal», sera également présent pour des séances de dédicaces les 10 et 11 mai.
Cette rencontre aura lieu le dimanche 11 mai à 14h30 à l’Auditorium Photo Élysée-Mudac.
La mort aura ces traits
La bande dessinée aborde aussi des thèmes graves et existentiels. Autour de la sortie de «Prendre corps» de Sarah Najjar, qui s’intéresse aux métiers en contact avec la mort, la rencontre «Esquisser la mort : entre art et science» interrogera la représentation de la mort, un sujet souvent tabou.
Les témoignages de soignants et de professionnels des pompes funèbres permettront d’aborder ce thème avec profondeur et sans dramatisation excessive.
Rendez-vous le samedi 10 mai à 16h45 à l’Auditorium Photo Élysée-Mudac.
Dora Formica, carte blanche lausannoise
Pour l’édition 2025, l’illustratrice lausannoise Dora Formica bénéficie d’une carte blanche à BDFIL. Elle présente «Certifié humain», sa première bande dessinée chez Helvetiq, qui explore l’avenir du dessin face à l’essor de l’intelligence artificielle.
Son exposition réunit dix autres artistes ainsi que son père, offrant un regard direct sur leur processus créatif. Par ailleurs, des tables rondes avec Dora Formica sont prévues les 17 et 18 mai à l’Auditorium MCBA, abordant les impacts de l’IA sur la BD et les méthodes de travail en atelier.
Quiz des enfants
Une animation ludique et originale pour les plus jeunes est proposée avec le Quiz des Kids, animé par Zoé, la fille de la codirectrice Gaëlle Kovaliv, âgée de seulement 5 ans. Ce jeu de questions invite les enfants à reconnaître des personnages célèbres de la bande dessinée jeunesse.
Cette activité se déroulera le dimanche 11 mai à 17h30, à l’Espace Enfants de La Rasude.
Petzi superstar
Parmi les héros emblématiques présents, Petzi, l’ourson gourmand de crêpes depuis 1951, connaît un regain de popularité en francophonie grâce au dessinateur Thierry Capezzone. L’exposition «Petzi à l’heure suisse» célèbre cette renaissance et accompagne la sortie du dernier tome, «Petzi en Suisse», qui joue avec les clichés helvétiques, de l’horloge au fromage, sans oublier une baleine dans le Léman.
L’exposition se tient à La Rasude, avec une visite guidée programmée le dimanche 11 mai à 11h et un atelier de dessin avec Thierry Capezzone le samedi 17 mai à 10h30.
Des rencontres sans compter
Le festival propose un vaste panel de rencontres avec des auteurs incontournables du neuvième art. L’invité d’honneur Guillaume Long, Anouk Ricard, Grand Prix du Festival d’Angoulême, ainsi que Jean-Pierre Dionnet, vétéran de «Métal Hurlant», seront présents pour des échanges riches et variés.
Un dialogue intergénérationnel est aussi au programme, notamment avec la rencontre entre Edmond Baudoin et Blanche Sabbah, figure d’une jeunesse engagée.
Ces événements se tiennent dans différents lieux comme l’Auditorium MCBA, Photo Élysée-Mudac et la Maison de quartier Sous-Gare, aux dates du 10 et 11 mai.
«Sable perdu», travail en cours
BDFIL soutient également la jeune création avec Richard Holzer, lauréat de la Bourse à la création BD 2024 de la Ville de Lausanne. Sa première bande dessinée, «Sable perdu», toujours en cours d’élaboration, sera présentée sous forme d’exposition retraçant toutes les étapes, des croquis aux planches encrées.
Son style rappelle l’âge d’or franco-belge des années 1920 et 1930, offrant un témoignage à la fois inédit et ancré dans la tradition.
Cette présentation est accessible à La Rasude durant le festival.