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La France a officiellement pris la tête du classement mondial concernant l’adoption de l’IPv6, devenant un modèle de transition numérique. L’hexagone doit maintenant maintenir cette dynamique et transformer cette avancée majeure en un instrument puissant de compétitivité et d’innovation.
Un taux d’adoption impressionnant
Avec un taux d’adoption de 73,3 %, la France a surpassé l’Inde en juin dernier, comme l’a annoncé l’Arcep dans un communiqué de presse publié le 4 juillet. Ce classement repose sur une carte interactive mise en place par l’Arcep, qui affiche les taux d’utilisation d’IPv6 pour les 100 pays comptant le plus d’internautes.
En seulement quelques années, la France est passée de la huitième à la première place en matière d’utilisation d’IPv6. En février 2022, elle occupait la huitième position, avant de monter sur le podium avec une troisième place, puis de se hisser à la deuxième position derrière l’Inde dès décembre 2024.
Une migration nécessaire vers l’IPv6
L’adresse IP, qui permet d’identifier les appareils sur un réseau, fonctionnait initialement avec le protocole IPv4, déployé en 1983, mais qui offre seulement un espace de près de 4,3 milliards d’adresses. Ce protocole est désormais saturé, incapable de répondre aux besoins croissants liés au succès d’Internet et à la multiplication des objets connectés. La version IPv6, normalisée en 2017, offre un espace infini de 340 sextillions d’adresses, rendant la migration inévitable.
Une transition stratégique pour l’innovation
L’adoption d’IPv6 est essentielle pour garantir à chaque appareil une connexion au réseau Internet. Sans cette transition, les utilisateurs se voient contraints d’acheter des adresses IPv4 sur le marché secondaire, à des prix prohibitifs, ce qui freine l’entrée de nouveaux acteurs et l’innovation. Cette première place mondiale, résultat d’une politique volontariste, montre la volonté de la France de se démarquer sur la scène internationale face aux enjeux de la révolution numérique.
Grâce à une meilleure performance d’Internet et une sécurité renforcée, l’IPv6 permettra à la France d’être à la pointe dans des secteurs clés tels que la santé, l’industrie, ou les villes intelligentes.
Des disparités à l’intérieur du pays
Cependant, cette performance cache des disparités significatives. Selon le baromètre annuel de la transition vers l’IPv6, publié le 4 juillet, l’adoption se fait plus rapidement chez les opérateurs que chez les hébergeurs. Actuellement, 87 % des clients du réseau fixe et 70 % des clients mobiles ont accès à l’IPv6, tandis que seulement 35 % des sites web français l’ont adopté, et le taux pour les serveurs e-mail n’est qu’à 23 %. L’Arcep note néanmoins une augmentation de 15 points pour ces deux catégories au cours des deux à trois dernières années.
L’objectif est d’atteindre une adoption proche de 100 %. L’Arcep souligne que « la migration vers IPv6 du réseau Internet doit concerner tous les maillons de la chaîne technique pour garantir un fonctionnement optimal du protocole Internet ». Les efforts doivent se concentrer sur les entreprises, notamment les PME et TPE, qui restent encore hésitantes à réaliser cette transition.
Un avenir numérique prometteur
L’IPv6 représente l’une des fondations sur lesquelles l’Arcep aspire à construire son programme « Ambition 2030 », afin de doter le pays d’une infrastructure numérique de qualité. Cela pourrait permettre à la France de se positionner comme un leader dans un monde de plus en plus connecté.