Dans un effort inédit pour renforcer la lutte contre le narcotrafic, la France a inauguré une nouvelle prison de haute sécurité à Vendin-le-Vieil, conçue spécifiquement pour l’incarcération des criminels les plus dangereux. Ce centre pénitentiaire, qui a ouvert ses portes il y a moins de cinq mois, accueille désormais ses premiers détenus, avec pour objectif de faire face à la criminalité organisée liée au narcotrafic dans le pays.
Une infrastructure adaptée à la lutte contre les narcotrafiquants
Le gouvernement français a investi 4 millions d’euros dans la rénovation et la sécurisation de cette prison, afin d’y accueillir des détenus particulièrement dangereux comme Rédoine Faïd ou Salah Abdeslam, avec des aménagements spécifiques. Des parloirs hygiaphones, des cellules avec double menottage, ainsi que des systèmes sophistiqués de sécurité comme des portes renforcées et des grilles aux fenêtres ont été installés. L’objectif est de limiter tout contact non contrôlé avec l’extérieur, en renforçant notamment les mesures d’écoutes et de fouilles.
Selon Gérald Darmanin, ministre de la Justice, cette prison doit incarner une réponse ferme face à la criminalité organisée. Elle permettra notamment de séparer ces prisonniers de détenus moins dangereux, tout en réduisant drastiquement leurs possibilités de communication avec l’extérieur, notamment par des plages d’appels téléphoniques strictement encadrées.
Une gestion sécuritaire exceptionnelle et des futurs transferts
Les 17 premiers narcotrafiquants transférés dans cette prison ont été placés dans des conditions de sécurité hors norme, témoignant d’un dispositif fortement renforcé. Ces détenus sont considérés comme parmi les plus dangereux en France et leur confinement s’inscrit dans une stratégie plus large, visant à dissuader le trafic de drogue et à couper les éventuelles liaisons entre organes criminels et leurs réseaux.
Leur arrivée intervient dans un contexte où d’autres détenus, notamment Mohamed Amra, ont été transférés dans cette prison après leur évadation en mai 2024. La prison sera complétée par une seconde établissement à Condé-sur-Sarthe, visant à accueillir jusqu’à 200 criminels à la fin de cette remilitarisation carcérale. La dernière étape de ce plan à long terme prévoit la création d’une unité spéciale en Guyane, un projet couteux de 400 millions d’euros prévu pour 2028, visant à éloigner durablement les chefs de réseau du narcotrafic international.