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Le nouveau Premier ministre François Bayrou reçoit à partir de lundi les représentants des différents partis politiques, avant la formation de son gouvernement.
Début des consultations
Trois jours après sa nomination comme Premier ministre, François Bayrou va lancer une série de consultations des différents partis politiques lundi, avec pour objectif d’aboutir à un pacte de non-censure. Une mission délicate en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale. La formation de son gouvernement s’annonce ainsi comme un véritable casse-tête.
La présidente du groupe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, et le président du parti, Jordan Bardella, seront les premiers reçus à Matignon, à 9 heures. Suivront, dans l’ordre de leur poids politique à l’Assemblée, les autres patrons de partis et de groupes au Parlement, lundi et mardi. De son côté, contactée par Matignon, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée Mathilde Panot a indiqué qu’elle ne participera pas aux discussions.
Réunions avec les ministres sortants
Le nouveau Premier ministre a déjà reçu, vendredi, le ministre de l’Intérieur sortant des Républicains Bruno Retailleau, qui doit se rendre à Mayotte, où un cyclone dévastateur a fait « certainement plusieurs centaines » de morts, selon le préfet de ce département. François Bayrou a également reçu dimanche le ministre sortant du Budget Laurent Saint-Martin, après s’être entretenu samedi avec Yaël Braun-Pivet, présidente Renaissance de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher, président LR du Sénat, ainsi qu’avec le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici.
Le PS demande un « changement de cap »
La gauche et l’extrême droite, qui avaient joint leurs voix pour censurer le gouvernement de Michel Barnier, ont exprimé à nouveau leurs positions. Le PS continue de se dire ouvert à des discussions. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a souhaité que la nomination de François Bayrou soit synonyme d’un « changement de cap, aussi minime soit-il ».
« La non-censure n’est pas un acquis », a prévenu Olivier Faure, mettant sous pression le nouveau locataire de Matignon : « S’il prolonge simplement la politique d’Emmanuel Macron, alors il sera sanctionné aussi. Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets ». Contrairement à La France insoumise, Olivier Faure veut laisser une chance au dialogue et espère « arracher le maximum de victoires pour les Françaises et les Français ».
Le RN dénonce une « méprisable coalition des contraires »
Dans l’Eure, Marine Le Pen a fustigé une « méprisable coalition des contraires, prêts à tout pour s’attribuer des postes ministériels ». Elle a également déclaré ne pas regretter « un seul instant » la censure du gouvernement Barnier et a qualifié les partis politiques qui s’y sont opposés de « tartuffes ».
Pour le président du RN, Jordan Bardella, « le moment profondément politique que l’on vient de vivre a clarifié les choses ». Il a critiqué la gauche, « prête à se rallier » au président de la République Emmanuel Macron, quitte à faire « voler en éclats le Nouveau Front populaire ».
Examen du projet de loi spéciale
En attendant de s’entendre sur un budget, les députés lundi puis les sénateurs mercredi examineront le projet de loi spéciale qui permet, en l’absence de budget pour 2025, de lever les impôts, dépenser des crédits sur la base du précédent budget (2024), et d’autoriser l’État et la Sécurité sociale à emprunter. Il reste à savoir si la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, retiendra les amendements déposés pour inscrire dans ce texte une indexation du barème des impôts, étant donné le risque d’inconstitutionnalité d’une telle mesure.