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Tout juste nommé Premier ministre ce vendredi, François Bayrou va s’atteler à former son gouvernement afin de s’occuper des nombreux et pressants dossiers qui l’attendent. À commencer par le budget pour l’année prochaine, texte de loi qui a fait chuter le gouvernement Barnier.
Des défis nombreux pour François Bayrou
Les dossiers qui attendent François Bayrou et ses futurs ministres s’annoncent nombreux et très urgents pour certains. Lors de la passation de pouvoir, le Béarnais a souligné avoir conscience d’affronter un « Himalaya » de difficultés de « toute nature ». Le maire de Pau, nommé à Matignon par Emmanuel Macron, doit s’atteler à régler des chantiers d’importance capitale pour le pays, à commencer par le budget. Toutefois, le nouveau Premier ministre doit d’abord trouver une méthode politique pour faire passer le texte de loi sans se faire renverser par une motion de censure.
Composer un gouvernement « d’intérêt général »
Au cours de son allocution télévisée, Emmanuel Macron a promis de nommer un gouvernement « d’intérêt général ». François Bayrou devra donc s’atteler à la tâche délicate de ce casting, qui déterminera en partie la longévité de son gouvernement. Pour son prédécesseur, l’équation avait déjà été difficile à résoudre. Trois mois plus tard, malgré de nouvelles consultations avec les chefs de partis, le Nouveau front populaire refuse toujours de participer au gouvernement, tandis que les Républicains attendent de connaître le « projet » que leur présentera le nouveau locataire de Matignon.
Trouver une sortie de crise politique
Au-delà de la composition du gouvernement, François Bayrou devra, afin de ne pas subir le même sort que Michel Barnier, trouver des terrains d’entente dans une Assemblée nationale fragmentée. Il estime qu’il y a « un chemin à trouver » et que « la réconciliation est nécessaire ». Toutefois, cela ne sera pas simple, avec la France insoumise qui promet déjà la censure, et le Rassemblement national qui ne se prononce pas encore sur son intention de renverser le gouvernement.
Un budget pour la France
Parmi les dossiers les plus brûlants, le budget occupera toute l’attention du nouveau Premier ministre. François Bayrou va devoir reprendre les travaux laissés en suspens par Michel Barnier, qui avait averti que le niveau de déficit public serait une priorité. François Bayrou a estimé que le pays avait le devoir « d’affronter les yeux ouverts » la situation héritée de décennies de négligence dans la recherche des équilibres.
Pour assurer la continuité des services de l’État, un projet de loi spécial sera examiné à l’Assemblée nationale, qui n’autorise cependant que la perception des impôts et les crédits sur la base du budget 2024. Une nouvelle loi de finances est nécessaire pour 2025 pour débloquer des aides destinées à soutenir des secteurs en crise, comme l’agriculture.
La crise agricole
Les agriculteurs attendent beaucoup du nouveau gouvernement et sont pressés. Ils ont exprimé leur colère lorsque la censure a été votée, suspendant les mesures contenues dans les projets de budget de l’État et de la Sécurité sociale. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a indiqué que les agriculteurs ne peuvent « pas attendre » et a sollicité « un rendez-vous en urgence » avec François Bayrou pour obtenir « un engagement fort » pour l’agriculture dès le début de son mandat.
Un autre dossier crucial est le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui, bien que conclu, doit encore être ratifié par les États membres. La France, opposée à cet accord, doit trouver des alliés européens pour tenter de le faire annuler.
La crise sociale
Le nouveau Premier ministre s’est fixé pour mission la « réconciliation » d’une société fracturée. Il souhaite « rendre des chances à ceux qui n’en ont pas », ce qui devient pour lui « un devoir sacré ». Lors de sa passation de pouvoir, il a promis de s’attaquer au « mur de verre » entre les citoyens et le pouvoir, le qualifiant d' »ennemi à combattre ».
Immigration, retraites… les sujets « qui fâchent »
Avant sa nomination, François Bayrou avait évoqué un « accord de coopération démocratique » et suggéré de temporiser sur les « questions qui fâchent », telles que les retraites et l’immigration. Le PS a qualifié l’abandon d’une nouvelle loi immigration de ligne rouge « non négociable ». Concernant les retraites, la question de la réforme qui prolongerait l’âge de travail reste épineuse.
Le projet de loi sur la fin de vie
Le projet de loi sur la fin de vie, également laissé en suspens, doit être examiné par les députés en février. Ce texte vise à légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l’euthanasie. Bien qu’il ait été présenté à l’Assemblée nationale, son examen a été interrompu par la dissolution et les élections de mi-2024.
Le défi écologique
Des associations écologistes ont réagi à la nomination de François Bayrou, pressant le nouveau Premier ministre de respecter ses engagements passés sur la transition agricole et la biodiversité. Elles attendent des actions concrètes pour remettre les politiques environnementales sur les rails de l’intérêt général, en évitant la soumission aux lobbies.