Table of Contents
Neuf Palestiniens, dont deux enfants, sont décédés en raison du froid et des conséquences d’un système dépressionnaire qui frappe la bande de Gaza, selon plusieurs sources médicales et de secours. Les victimes ont péri entre inondations, effondrements de bâtiments et chutes de murs sur des camps de déplacés déjà fragilisés par le conflit et le manque d’aides.
Décès signalés et circonstances
Une source de l’hôpital Al-Chifa a annoncé la mort de la fillette Hadeel Hamdan, âgée de 9 ans, et du nourrisson Tim Al-Khawaja, après une exposition au froid dans le camp Al-Chati, à l’ouest de la ville de Gaza.
Les services d’ambulance ont fait état de l’effondrement d’une maison à Bir al-Naq’a, dans la localité de Beit Lahia au nord de la bande de Gaza, provoquant la mort de cinq personnes et faisant plusieurs blessés.
Par ailleurs, la défense civile a rapporté le décès de deux personnes après la chute d’un grand mur sur des tentes de déplacés à l’ouest de la ville de Gaza, au petit matin.
Effondrements et dégâts causés par les intempéries
Jeudi, de fortes pluies ont provoqué l’effondrement de quatre immeubles en différents points de la ville de Gaza.
La défense civile a mis en garde contre le risque d’effondrement des bâtiments déjà endommagés par les bombardements, soulignant que de nombreuses familles se sont réfugiées dans ces structures fragilisées.
- Les pluies entraînent le glissement des sols et l’apparition de fissures supplémentaires dans les murs et les poteaux.
- Les dommages antérieurs causés par le pilonnage affaiblissent davantage la stabilité des constructions.
Autre victime annoncée et situation des camps
Le ministère de la Santé a annoncé la veille la mort de la fillette Rahaf Abu Jazar, victime du froid et des pluies ayant inondé les tentes des déplacés dans la zone d’Al-Mawasi, à Khan Younis.
Les déplacés vivent des conditions dramatiques, sans les moyens essentiels et avec un accès très limité aux services vitaux en raison du blocus israélien.
- Environ 250 000 familles résident dans les camps de déplacement du secteur.
- De nombreuses tentes sont usées ou déchirées, exposant les habitants au froid et aux inondations.
Capacités d’aide insuffisantes
Malgré les efforts des services locaux et d’initiatives individuelles pour atténuer la crise, l’ampleur des besoins dépasse largement les ressources disponibles.
La rareté des matériaux d’abri et l’impossibilité d’acheminer suffisamment de camionnettes d’aide empêchent de répondre efficacement à l’urgence humanitaire.
- Fin septembre, le bureau médiatique du gouvernement à Gaza estimait que près de 93 % des tentes n’étaient plus habitables — soit environ 125 000 tentes sur 135 000.
- La détérioration des tentes s’explique à la fois par les frappes directes et par l’usure due aux conditions climatiques (chaleur estivale, vents hivernaux).
Accusations de Hamas et appels à la communauté internationale
Le mouvement Hamas a imputé à l’occupation israélienne la responsabilité des conditions catastrophiques dans la bande de Gaza et l’a accusée de se désengager de ses obligations liées à l’accord de cessez-le-feu.
Hamas a dénoncé la continuité du siège et l’interdiction de la reconstruction qui, selon le mouvement, aggravent les conséquences des intempéries et constituent une prolongation de la « guerre d’extermination ». Le porte-parole du mouvement, Hazem Qassem, a appelé les médiateurs et garants de l’accord à faire pression sur Israël pour permettre l’entrée de matériels d’hébergement et l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens.
Le mouvement a également exhorté les pays arabes et islamiques, la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique à intervenir rapidement pour sauver la bande de Gaza de cette situation catastrophique.
Impact des restrictions sur l’aide humanitaire
Même après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre dernier, la réalité de vie des Gazaouis ne s’est pas améliorée de façon significative, en grande partie à cause des contrôles stricts limitant l’entrée des camions d’aide.
Les organisations et responsables dénoncent la violation du protocole humanitaire de l’accord lorsque l’acheminement de l’aide est entravé, ce qui laisse les populations vulnérables sans protection face au froid et aux pluies.
Sur près de deux années de conflit intense, des dizaines de milliers de tentes ont été endommagées ou détruites, soit par des frappes directes, soit par les effets collatéraux, amplifiant la vulnérabilité des déplacés face au froid à Gaza.