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Genève en crise : Vers une nouvelle diplomatie mondiale ?

by Sara
Genève en crise : Vers une nouvelle diplomatie mondiale ?
France, Suisse

La Suisse doit réinventer sa diplomatie dans un contexte mondial où la moralité semble perdre de son importance. Genève, souvent considérée comme le centre du multilatéralisme, fait face à une crise qui remet en question son rôle sur la scène internationale.

Un symbole de crise

Un matin ensoleillé à Genève, devant le Palais des Nations, des touristes prennent des selfies devant un énorme fauteuil en bois, de 12 mètres de haut, nommé « Broken Chair ». Cette œuvre d’art rend hommage aux victimes de mines terrestres, mais elle symbolise également la fragilité des organisations internationales qui ont fait la renommée de Genève.

Un multilatéralisme en déclin

Depuis que les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont bloqué des milliards d’euros destinés à l’aide au développement, le système multilatéral montre des signes de faiblesse. Récemment, l’Organisation internationale pour les migrations a annoncé la suppression de 250 postes à Genève. Les États-Unis se sont également retirés du Conseil des droits de l’homme, et la situation pourrait se reproduire avec l’Organisation mondiale de la santé.

Les réactions à Genève

Nathalie Fontanet, la ministre des Finances du canton de Genève, critique la réaction du gouvernement suisse, la qualifiant de « pas à la hauteur ». En réponse à cette crise, le gouvernement cantonal s’implique davantage, lançant une nouvelle fondation pour promouvoir Genève avec des fonds publics et privés.

Une tradition humanitaire remise en question

Sacha Zala, expert en diplomatie suisse, souligne que l’essor de Genève a d’abord été lié au commerce et à l’industrialisation, et non aux droits de l’homme. Aujourd’hui, de nombreuses organisations techniques, qui ne traitent pas des droits humains, continuent d’opérer à Genève sans être affectées par les coupes budgétaires américaines.

Les enjeux de la diplomatie suisse

La Suisse a tenté de se positionner comme un acteur clé dans la promotion de la paix, notamment en Colombie. Cependant, le choc récent à la conférence de sécurité de Munich illustre un changement plus vaste, où les États-Unis remettent en question le multilatéralisme et privilégient des négociations plus musclées.

Vers une nouvelle stratégie ?

Thomas Greminger, ancien secrétaire général de l’OSCE, appelle la Suisse à se réaffirmer en tant que défenseur du multilatéralisme, tout en évitant de faire des déclarations morales qui ne résonnent pas avec les États-Unis. Il recommande de se concentrer sur des conversations discrètes et de créer des espaces protégés pour les discussions.

La jeunesse et le futur de la diplomatie

Au Graduate Institute de Genève, étudiants et nouvelles élites diplomatiques se réunissent. Toutefois, la question se pose de savoir si ces diplômés seront réellement nécessaires si le pouvoir de décision se concentre entre les mains de quelques acteurs.

Une nouvelle ère de coopération

Le professeur Achim Wennmann, spécialiste des études de paix, estime que le multilatéralisme doit évoluer. Il souligne l’importance d’une coopération plus étroite entre les acteurs non étatiques, notamment face aux défis comme le changement climatique.

Les priorités de la diplomatie suisse

Le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, met l’accent sur la nécessité de surveiller et de soutenir un éventuel cessez-le-feu en Ukraine. En 2026, la Suisse assumera la présidence de l’OSCE, ce qui pourrait lui offrir une occasion de jouer un rôle clé dans la diplomatie européenne.

Diplomatie | Genève | Onu | Multilatéralisme | Trump | France | Suisse
source:https://www.nzz.ch/nzz-am-sonntag/schweiz/deal-omatie-statt-diplomatie-wie-trumps-aussenpolitik-das-internationale-genf-in-eine-krise-stuerzt-ld.1876595

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