Table of Contents
La République démocratique du Congo, le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne, est plongée dans un conflit armé violent, notamment à Goma, une grande ville de l’est du pays. Actuellement, Goma est menacée de tomber aux mains des rebelles du M23, un groupe armé antigouvernemental soutenu par le Rwanda. Cette situation alarmante pourrait avoir des conséquences graves pour toute la région, aggravant une crise humanitaire déjà dévastatrice.
Des combats dévastateurs
Les combats récents ont entraîné le déplacement d’environ 400 000 nouveaux civils en moins d’un mois, ne faisant qu’aggraver une crise humanitaire qui touche déjà de nombreux habitants. Goma, qui compte environ deux millions d’habitants, est surpeuplée, avec la moitié de sa population composée de réfugiés déjà sur place. Ces civils sont pris au piège d’un conflit qui a repris en 2021, tout en ayant des racines profondes dans le génocide rwandais des années 1990.
Le M23, composé majoritairement de Tutsis et soutenu par le Rwanda, a vu le jour dans un contexte de peur d’invasions et de luttes pour le pouvoir. Les conséquences de cette guerre se font sentir non seulement dans la ville de Goma mais dans l’ensemble de la région du Kivu, marquée par des actes de violence, de pillage et de massacres.
Une région convoitée
Le sous-sol de la région est riche en ressources naturelles, notamment de l’or, de l’étain et 80 % des réserves mondiales de coltan, essentiel à la fabrication de nombreux appareils électroniques. La lutte pour le contrôle de ces ressources a engendré une économie souterraine où le Rwanda tire profit des exportations, alimentant ainsi un cycle de violence et de corruption.
Les autorités congolaises jouent également un rôle dans cette dynamique, en tolérant et même en bénéficiant des exploitations minières illégales, souvent réalisées dans des conditions inhumaines et impliquant le travail d’enfants. Cette exploitation a contribué à la persistance des conflits, entraînant la mort de millions de personnes au cours des trois dernières décennies.
Échecs diplomatiques et tensions régionales
La médiation tentée en décembre 2024 a échoué à instaurer un climat de paix, et lors de récents sommets, les pays de la région ont donné un ultimatum de 48 heures au président congolais Félix Tshisékédi et à son homologue rwandais Paul Kagamé pour se rencontrer. Cependant, la responsabilité du Rwanda dans cette crise reste floue, car certains pays voisins sont également impliqués dans le conflit.
Les États-Unis, l’Union européenne et l’ONU dénoncent clairement les actions du Rwanda, tandis que le Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé son inquiétude face au mépris pour la souveraineté de la RDC. Le risque d’une déflagration régionale est désormais une préoccupation majeure, compte tenu de l’importance stratégique de cette région en matière de ressources naturelles.
