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La Grèce a dénoncé le dîner de collecte de fonds organisé au British Museum, qui s’est tenu devant les frises du Parthénon, et a réaffirmé sa demande de restitution des marbres. Selon la ministre de la Culture Lina Mendoni, « La sécurité, l’intégrité et la dignité des monuments devraient constituer la principale préoccupation du British Museum, qui, une fois encore, fait preuve d’une indifférence provocatrice », a-t-elle commenté dans un communiqué après l’événement qui a réuni environ 800 invités et où le billet coûtait 2 000 livres (environ 2 300 €). Elle rappelle avoir « condamné à maintes reprises les dîners, réceptions et défilés de mode organisés dans les espaces des musées où sont exposés des monuments et des œuvres d’art », jugeant que « de telles initiatives sont offensantes pour les biens culturels ». « Elles mettent (aussi) en danger les objets eux-mêmes », selon elle.
Grèce et British Museum: dîner devant les frises du Parthénon
Les frises du Parthénon, vestiges antiques vieux d’environ 2 500 ans, demeurent au cœur d’une querelle historique entre la Grèce et l’institution londonienne. En décembre dernier, les deux parties avaient semblé se rapprocher d’une solution, le British Museum s’étant montré ouvert à un « partenariat sur le long terme » avec Athènes. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, ardent partisan d’un retour des marbres exposés depuis deux siècles à Londres, s’était dit « fermement convaincu » que les marbres reviendraient à Athènes. Depuis, les discussions n’ont pas semblé faire de progrès tangibles. Une loi britannique de 1963 empêche le musée d’effectuer des restitutions. Mais la Grèce, qui réclame depuis des décennies le retour de ces précieuses frises, est déterminée à retrouver son patrimoine.
Les enjeux juridiques et les positions des parties
Les autorités grecques soutiennent qu’elles ont été l’objet d’un « pillage » orchestré en 1802 par Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman. Londres affirme que les sculptures ont été « acquises légalement » par Lord Elgin et revendues au British Museum, faisant valoir qu’aucune restitution n’est envisageable sans cadre juridique clair. La loi britannique de 1963 est citée comme obstacle majeur à toute restitution.
Contexte et perspectives
Le dossier demeure sans progression tangible, les deux parties restant fermement campées sur leurs positions. Athènes rappelle que le patrimoine doit revenir, tandis que le British Museum souligne qu’aucune règle juridique ne permet, pour l’instant, une restitution sans un accord clair et ratifié par les autorités compétentes.