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En Grèce, la grève générale de mardi proteste contre une réforme du gouvernement visant à introduire une journée de travail de 13 heures, sous conditions. Métros, trams et trains fonctionnent selon des horaires restreints et des manifestations sont prévues dans les grandes villes à l’approche du vote au Parlement. « Le temps de travail n’est pas une marchandise, ce sont nos vies ! », proclame une affiche dans le centre d’Athènes, sous le slogan : « Non aux 13 heures ! ». La ministre du Travail, Niki Kerameus, affirme que la mesure « renforce (les droits) des salariés tout en facilitant le fonctionnement des entreprises », et précise que la disposition serait valable jusqu’à 37 jours par an et sur la base du volontariat. Dans un pays où l’économie s’est redressée mais reste fragile, cette possibilité existe déjà lorsque l’employé dispose de deux employeurs ou plus, selon l’exposé du gouvernement.
Grèce: grève générale et disruption des transports à Athènes et Thessalonique
Des perturbations touchent les transports: métros, trams et trains ne fonctionnent qu’à certaines heures et des manifestations sont prévues dans les grandes villes, à la veille du vote prévu au Parlement sur le texte controversé. « Le temps de travail n’est pas une marchandise, ce sont nos vies ! », indique une affiche au centre d’Athènes, et le slogan « Non aux 13 heures ! » est répété dans plusieurs cortèges. Selon les organisateurs et les médias, environ 13 000 personnes ont manifesté à Athènes et à Thessalonique, dans des rues qui ont connu des défilés et des slogans à l’unisson. Dans le cortège à Thessalonique, Sofia Georgiadou, employée de 29 ans, a dénoncé « une nouvelle tentative de légaliser l’esclavage moderne » et a écrit: « Trouvez-moi une seule personne qui veuille travailler 13 heures par jour ! ».
La Grèce est habituée à des mobilisations lorsque le Parlement examine des réformes économiques. La durée légale du temps de travail quotidien est actuellement de huit heures, avec la possibilité d’effectuer jusqu’à trois heures supplémentaires, et le temps de travail hebdomadaire actuel est de 39,8 heures, au‑dessus de la moyenne européenne de 35,8 heures, selon Eurostat.
Qu’implique la réforme: 13 heures par jour, jusqu’à 37 jours par an
Le texte prévoit notamment qu’un employé puisse travailler jusqu’à 13 heures par jour pour un seul employeur, moyennant rémunération supplémentaire, ce qui n’est valable que « jusqu’à 37 jours par an » et sur la base du volontariat, a assuré la ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Niki Kerameus. Dans un pays où l’économie s’est redressée mais reste fragile, cette possibilité existe déjà mais uniquement si un employé dispose de deux employeurs ou plus.
La mesure est présentée par le gouvernement comme un moyen de flexibiliser les entreprises et d’améliorer la compétitivité, mais les syndicats estiment que le rapport de force entre employeurs et salariés demeure déséquilibré et que cela peut accroître la précarité sur le marché du travail, comme le rappelle la Confédération des travailleurs grecs (GSEE) dans une lettre fin septembre: « compte tenu du rapport de force déséquilibré entre employeur et salarié, renforcé par la précarité qui prévaut sur le marché du travail ».
Réactions et contexte: GSEE, opposants et vote au Parlement
Les opposants dénoncent une démarche « digne du Moyen Âge », et les affiches réaffirment: « Le temps de travail n’est pas une marchandise, ce sont nos vies ! ». Maria, employée de 46 ans dans une société de construction, a confié: « Dans le privé, tu ne peux pas vraiment refuser. Ils trouvent toujours les moyens d’imposer ce qu’ils veulent ». Dans le cortège de Thessalonique, Sofia Georgiadou, 29 ans, a fustigé cette réforme comme « une nouvelle tentative de légaliser l’esclavage moderne ». Environ 13 000 personnes ont manifesté à Athènes et à Thessalonique, selon les organisateurs et les médias.
Le gouvernement prévoit que le vote sur le texte au Parlement intervenirait ce mercredi 15 octobre, avec le soutien largement suffisant de son parti, Nouvelle-Démocratie (ND), face à une opposition unanime des autres formations. Pour mémoire, le texte rappelle que la durée du travail est fixée à 8 heures par jour, avec 3 heures supplémentaires possibles, et que le temps de travail hebdomadaire actuel dépasse la moyenne européenne.