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Guerre contre la corruption en Guinée : peine de 5 ans pour l’ancien gouverneur

by Sara
Guerre contre la corruption en Guinée : peine de 5 ans pour l'ancien gouverneur
Guinée

Condamnation à cinq ans de prison pour l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Guinée

Après cinq mois de débats et d’audiences, la justice guinéenne a rendu mercredi un verdict sévère à Conakry. Ibrahima Cherif Bah, ancien gouverneur de la Banque centrale, a été condamné à cinq ans de prison ferme. Les charges retenues contre lui sont graves : détournement de fonds publics, corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite.

En plus de la peine d’emprisonnement, le tribunal a infligé une amende de 5 milliards de francs guinéens, soit environ 50 000 euros. Par ailleurs, une saisie et une recherche de ses biens ont été ordonnées dans le cadre de cette décision judiciaire.

Accusations et contexte judiciaire

La Cour des crimes économiques et financiers, créée suite à la prise du pouvoir par le Conseil militaire en 2021, avait inculpé l’ancien gouverneur pour le détournement d’environ 10,5 millions de dollars américains. Ce procès s’est tenu en son absence, Ibrahima Cherif Bah résidant depuis plusieurs mois à l’étranger.

Cette fuite fait suite à une série d’arrestations ciblant les figures du régime déchu du président Alpha Condé, orchestrées par le Conseil militaire. À l’issue du jugement, un mandat d’arrêt a été lancé contre lui, renforçant ainsi la pression judiciaire.

La lutte contre la corruption comme priorité du Conseil militaire

Depuis l’arrivée au pouvoir du général Mamady Doumbouya en septembre 2021, la lutte contre la corruption est affichée comme une priorité nationale. Le général a créé une juridiction spécialisée, la Cour des crimes économiques et financiers, afin de poursuivre les responsables impliqués dans les malversations.

En février dernier, cette même cour a condamné l’ancien Premier ministre Kassory Fofana à cinq ans de prison et à une amende de 230 000 dollars pour des faits de corruption et d’enrichissement illégal.

Critiques et controverse autour de l’utilisation de la justice

La mise en œuvre de cette politique anticorruption suscite néanmoins des critiques. L’opposition dénonce une instrumentalisation de la justice par le Conseil militaire, qui viserait à éliminer ses adversaires politiques. Ces derniers réclament un retour rapide à un régime civil, avec des élections libres et transparentes.

Le général Mamady Doumbouya : un pouvoir contesté

Le général Doumbouya est arrivé au pouvoir en renversant le président élu Alpha Condé le 5 septembre 2021. En fin d’année 2024, il s’est auto-proclamé général, la plus haute distinction dans l’armée guinéenne.

Il a présenté une feuille de route pour une transition politique, prévoyant des élections présidentielle et législatives en décembre 2024. Cependant, ces échéances n’ont pas été respectées, ce qui a entraîné une vague de protestations internes et des critiques internationales.

En réponse, le Conseil militaire a annoncé l’organisation d’un référendum constitutionnel en septembre 2024, censé amorcer le retour à la démocratie et au pouvoir civil.

Manifestations et soutien à la junte militaire

Le 5 septembre 2021, jour du coup d’État, des manifestations de soutien au Conseil militaire avaient eu lieu dans les rues de Conakry, marquant un moment clé dans l’histoire récente de la Guinée. Ces événements reflètent la complexité du paysage politique guinéen, partagé entre espoirs de changement et contestations de la légitimité militaire.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/5/8/%d8%a7%d9%84%d8%ad%d9%83%d9%85-%d8%a8%d8%a7%d9%84%d8%b3%d8%ac%d9%86-5-%d8%b3%d9%86%d9%88%d8%a7%d8%aa-%d8%b9%d9%84%d9%89-%d9%85%d8%ad%d8%a7%d9%81%d8%b8-%d8%a7%d9%84%d8%a8%d9%86%d9%83

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