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Guerre en RDC : L’ONU tire la sonnette d’alarme sur le conflit M23
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que « l’intégrité territoriale » de la République Démocratique du Congo (RDC) doit être préservée après que des combattants du M23 ont attaqué la capitale provinciale de Bukavu, dans l’est du pays.
Appels à éviter une escalade régionale
S’exprimant lors d’un sommet de l’Union Africaine (UA) dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, Guterres a déclaré qu’une « escalade régionale doit être évitée à tout prix ». Ce sommet réunit les 55 pays membres alors que des combattants du M23, soutenus par le Rwanda, affirment avoir pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu, qui dessert Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.
Les conséquences des affrontements
« Les combats qui ravagent le Sud-Kivu – en raison de la poursuite de l’offensive du M23 – menacent de plonger toute la région dans le précipice », a déclaré Guterres aux dirigeants présents au sommet, sans mentionner le Rwanda. Des médias locaux ont rapporté des explosions à Bukavu samedi matin, avec des victimes signalées.
Critiques de l’approche de l’UA
Alors que le spectre d’un conflit régional s’intensifie dans l’est de la RDC et que les organismes internationaux tirent de plus en plus la sonnette d’alarme, l’UA a été critiquée pour son approche timide. Des observateurs exigent des actions plus décisives.
Dans un reportage de Catherine Soi d’Al Jazeera, des commandants du M23 ont déclaré qu’ils étaient en train de « sécuriser » Bukavu. Des officiers de l’armée à l’aéroport de Kavumu ont fui sans résistance après avoir vu une razzia sanglante menée par le groupe armé à Goma. « Maintenant, le M23 contrôle à la fois le Sud-Kivu et le Nord-Kivu, qui possèdent d’immenses ressources minérales », a précisé Soi.
Situation stratégique au Lac Kivu
Le M23 a également pris le contrôle du Lac Kivu, qui revêt une importance stratégique pour le transfert de fournitures entre les deux zones.
Réactions internationales et tensions croissantes
Le Rwanda nie avoir apporté un soutien militaire au M23, mais accuse des groupes hutus radicaux en RDC de menacer sa sécurité. Un rapport d’experts de l’ONU a révélé l’année dernière que Kigali maintenait environ 4 000 soldats en RDC et contrôlait de facto le groupe rebelle.
Le président sortant de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré vendredi que « le cessez-le-feu doit être respecté », ajoutant qu’il y a une « mobilisation générale » parmi les nations africaines pour mettre fin aux affrontements. Ni le président rwandais Paul Kagame ni son homologue congolais Félix Tshisekedi n’ont assisté à la réunion de l’UA de vendredi.
Appels à des mesures concrètes
Tshisekedi, s’exprimant lors de la Conférence de sécurité de Munich, a appelé les nations à « mettre sur liste noire » le Rwanda, condamnant les « ambitions expansionnistes » de Kigali. L’Union européenne a déclaré samedi qu’elle envisageait « de manière urgente » toutes les options en réponse à l’escalade de l’assaut rebelle.
« Alarmés par les nouvelles des forces M23 soutenues par le Rwanda prenant l’aéroport de Kavumu et entrant à Bukavu, ignorant les appels internationaux au cessez-le-feu », a écrit le porte-parole de la Commission européenne, Anouar el-Anouni. « L’UE envisage d’urgence tous les moyens à sa disposition. La violation continue de l’intégrité territoriale de la RDC ne restera pas sans réponse. »
Cette déclaration fait suite à un appel du Parlement européen plus tôt cette semaine, exhortant l’UE à suspendre un accord sur les minéraux avec le Rwanda en réponse à l’implication de Kigali dans l’offensive. Les législateurs à Strasbourg ont massivement approuvé jeudi une résolution non contraignante qui appelait également les 27 États membres du bloc à geler tout soutien budgétaire direct ainsi que toute assistance militaire et de sécurité au Rwanda.