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Guerre en Ukraine : Putin vise la victoire et complexifie les négociations

by Sara
Guerre en Ukraine : Putin vise la victoire et complexifie les négociations
France

Vladimir Poutine a laissé entendre jusqu’au dernier moment qu’il pourrait se rendre à Istanbul pour des pourparlers directs avec l’Ukraine. Pourtant, la machine de guerre du Kremlin ne montre aucun signe d’arrêt, que ce soit dans le recrutement massif de combattants envoyés au front ukrainien ou dans la pression diplomatique intense exercée sur Kiev. Cette double dynamique rend peu probable la conclusion d’accords décisifs lors des négociations en Turquie, tandis que la guerre d’usure se poursuit sur le terrain. Il suffit d’écouter attentivement les discours de Poutine et de ses proches pour comprendre leur stratégie.

Des recrutements massifs et une guerre d’usure assumée

« Nous recrutons entre 50 000 et 60 000 volontaires par mois », a déclaré Vladimir Poutine mardi dernier, présentant ces chiffres comme la preuve d’une supériorité russe par rapport à l’Ukraine. Le potentiel démographique dont dispose l’armée russe est en effet environ quatre fois supérieur à celui de l’Ukraine. Le président russe n’a cependant pas précisé depuis quand ces recrutements ont lieu ni combien de recrues ont réellement été formées et déployées sur le terrain. Le message reste néanmoins limpide : Moscou se prépare à tenir sur la durée.

Un haut prix humain pour un gain territorial limité

L’Institute for the Study of War, basé à Washington, souligne avec étonnement la capacité de la Russie à absorber d’importantes pertes humaines tout en conquérant un territoire relativement restreint au cours des 16 derniers mois. Environ 3 000 kilomètres carrés ont été pris, sur un territoire russe qui dépasse les 600 000 kilomètres carrés, au prix de quelque 400 000 morts. Ce même mardi, Andrei Kartapolov, président de la commission défense de la Douma, affirmait que l’armée russe avance sur 116 directions, avertissant que les Ukrainiens devront « écouter le langage de la baïonnette russe ».

Fort de cette conviction inébranlable en une victoire finale, Poutine exige non seulement la restitution des territoires déjà envahis, mais revendique également l’intégralité des quatre provinces annexées, incluant les chefs-lieux de Kherson et Zaporojié encore contrôlés par l’Ukraine. Cette demande surprenante a même poussé le vice-président américain JD Vance à déclarer dans une interview à Fox News que « la Russie ne peut pas s’attendre à recevoir des territoires qu’elle n’a même pas conquis ».

Des négociations sous tension et des conditions inchangées

Les pourparlers prévus à Istanbul s’appuieront sur les protocoles établis en mai 2022, lorsque la Russie était en position de force et proche de Kiev. Un autre point crucial reste la « dénazification » de l’Ukraine, c’est-à-dire le renversement de Volodymyr Zelensky et de son gouvernement pro-occidental. Cette exigence ne suffit cependant pas, l’armée ukrainienne comptant environ 84 000 soldats et un peu plus de 300 chars de combat.

La stratégie de Poutine vise à diffuser l’idée que l’Ukraine est vouée à la défaite imminente, et que la percée du front est proche. Pour Moscou, chaque kilomètre gagné sur le terrain représente un levier de négociation. Peu importent les assauts suicidaires d’infanterie qui se poursuivent. Selon les renseignements ukrainiens, le Kremlin cherche à saturer le front avec de nouvelles recrues afin de maintenir une pression constante, espérant que l’Occident finira par se lasser.

Poutine a choisi un affrontement prolongé, déterminé à démontrer que la Russie non seulement résiste, mais s’accroît. Il ambitionne de négocier en position de vainqueur, sans véritable concession ni ouverture, se contentant au maximum d’accuser les Ukrainiens de rigidité.

Un double jeu diplomatique à Istanbul

Dmitry Peskov, porte-parole de la présidence russe, a affirmé : « La délégation russe attendra celle de l’Ukraine à Istanbul ». Pourtant, cette affirmation relève surtout du théâtre. Moscou joue sur deux tableaux : d’une part, elle affiche une certaine disponibilité pour ne pas rompre avec Donald Trump, qui a besoin d’une trêve symbolique pour ses promesses électorales ; d’autre part, elle maintient des conditions strictes et inflexibles.

Contrairement à l’Occident, la Russie ne se presse pas. Chaque déclaration, refus ou mouvement diplomatique s’inscrit dans un bras de fer que le Kremlin entend remporter, y compris sans signer aucun accord. Poutine ne recherche pas la paix, mais la reddition. Tant qu’il croira pouvoir l’obtenir grâce au temps, aux effectifs, à la propagande et au sacrifice des recrues, il ne modifiera pas sa stratégie.

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source:https://www.ilmessaggero.it/mondo/guerra_ucraina_territori_nato_governo_kiev_cosa_cambia_negoziati_istanbul_putin_punta_vittoria-8836216.html

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