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Jour 1 351 de la guerre Russie‑Ukraine : les combats se poursuivent dans l’est du pays, tandis que des développements énergétiques et diplomatiques ajoutent des tensions. Les forces russes intensifient leurs efforts autour de Pokrovsk et Kupiansk, l’approvisionnement en gaz se réorganise pour passer l’hiver, et des signaux autour des armes nucléaires préoccupent la scène internationale.
Combats et situation sur le terrain
Le ministère russe de la Défense a appelé les troupes ukrainiennes encerclées à Pokrovsk et Kupiansk à se rendre, affirmant qu’elles n’auraient autrement aucune chance de salut. De son côté, Moscou déclare que ses forces progressent vers le nord à l’intérieur de Pokrovsk pour en prendre le contrôle total.
L’armée ukrainienne affirme toutefois que ses unités luttent âprement pour empêcher toute avancée supplémentaire des Russes. Les autorités ukrainiennes reconnaissent que la situation est difficile dans cette ville stratégique, autrefois centre important de transport et de logistique pour Kiev.
- Pokrovsk est perçue par la Russie comme la porte d’entrée permettant de conquérir les derniers 10 % (environ 5 000 km²) du bassin industriel du Donbass.
- Les combats prolongés reflètent l’importance stratégique de la zone pour les deux camps après près de quatre ans de conflit.
- Un raid de drone ukrainien a causé des dégâts mineurs à des stations de pompage pétrolier dans la région russe de Iaroslavl, selon le gouverneur Mikhail Yevrayev.
Énergie : reprise des importations de gaz et secours hivernal
Pour sécuriser le chauffage et l’électricité cet hiver, l’Ukraine a repris les importations de gaz via une conduite traversant la péninsule balkanique jusqu’à la Grèce. Cette mesure vise à compenser les dommages généralisés causés aux infrastructures énergétiques par les attaques russes intensifiées contre Kiev.
Les données de l’opérateur ukrainien de transit gazier indiquent une hausse des volumes entrants : 0,78 million de m³ importés mardi, puis 1,1 million de m³ via la route Transbalkan mercredi. Cette voie relie l’Ukraine aux terminaux GNL grecs en passant par la Moldavie, la Roumanie et la Bulgarie.
- Volumes récents : 0,78 mcm mardi → 1,1 mcm mercredi via la Transbalkan.
- Objectif : maintenir l’alimentation en gaz pour le chauffage et la production électrique pendant l’hiver.
- Contexte reportage/opinion lié aux attaques sur les infrastructures : https://www.aljazeera.com/opinions/2025/11/3/russia-has-a-new-strategy-for-winter-war-in-ukraine
Par ailleurs, la Pologne négocierait un accord pour importer du gaz naturel liquéfié des États‑Unis afin d’approvisionner l’Ukraine et la Slovaquie, renforçant ainsi les liens énergétiques entre l’Union européenne et Washington, selon l’agence Reuters citant des sources proches des discussions.
Armes nucléaires : ordre de préparer des propositions de tests
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses principaux responsables d’élaborer des propositions pour un éventuel essai d’armes nucléaires — une démarche inédite en Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Cette décision intervient en réaction à l’annonce par le président américain Donald Trump d’une reprise possible des essais nucléaires par Washington.
Les observateurs voient cet ordre comme un signal d’une escalade potentielle entre les deux grandes puissances. Les tensions se sont accentuées récemment : les États‑Unis ont effectué un lancement d’essai non armé d’un missile balistique intercontinental Minuteman III depuis la base de Vandenberg (Californie) le 5 novembre, annonce dont la Russie a été informée à l’avance, selon l’agence Interfax citant Dmitri Peskov.
- Ordre de Poutine : préparation de propositions pour un test nucléaire éventuel.
- Lancement d’essai américain (Minuteman III) notifié à Moscou avant l’opération.
- Rupture diplomatique : sommet annulé, nouvelles sanctions américaines, et propos de Trump sur une possible « dénucléarisation » en coopération avec la Chine et la Russie.
Sanctions et pressions diplomatiques
Plusieurs pays européens envisagent ou mettent en œuvre des mesures visant à limiter les risques liés aux sanctions américaines et au soutien économique à la Russie. En Bulgarie, des modifications juridiques sont à l’étude pour permettre la saisie et la vente à un nouvel acquéreur de la raffinerie de Burgas appartenant au groupe russe Lukoil, afin de protéger l’usine des effets des sanctions, selon la presse locale.
De son côté, le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a appelé la Chine à cesser son soutien économique à la guerre menée par la Russie et à se joindre aux efforts européens et américains pour pousser Moscou vers un cessez‑le‑feu. Tsahkna a souligné le pouvoir d’influence de Pékin sur une économie russe fragilisée.
- Bulgaria : projets légaux pour reprendre la raffinerie Lukoil de Burgas et la vendre à un nouveau propriétaire.
- Estonie : appel à la Chine pour qu’elle cesse son soutien économique à la Russie et qu’elle fasse pression en faveur d’un cessez‑le‑feu.
- Contexte : renforcement des mesures punitives et tensions diplomatiques croissantes entre Moscou et Occident.
Économie ukrainienne : fin annoncée des kopecks, retour à une dénomination historique
La Banque centrale ukrainienne prévoit de remplacer les pièces de kopeck, vestige de la domination soviétique, par une nouvelle monnaie nominale. Andriy Pyshnyi, gouverneur de la Banque centrale, a déclaré espérer achever cette transition d’ici la fin de l’année.
Introduite en 1996, la hryvnia avait conservé le nom soviétique « kopek » (kopiyka en ukrainien) pour les subdivisions. Les nouvelles pièces porteront le terme historique ukrainien « shah », marquant ainsi une volonté de se détacher symboliquement de l’héritage russe.
- Objectif : remplacer le kopek pour rompre avec un symbole de la domination passée.
- Calendrier : la Banque centrale souhaite finaliser le changement cette année.
- Impact : démarche à la fois symbolique et pratique pour l’identité monétaire ukrainienne.