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Guerre Russie-Ukraine (j.1 388): frappes, sanctions et négociations

par Sara
Ukraine, Russie, Turquie, États-Unis, Allemagne, Hongrie, Corée du Nord

Jour 1 388 de la guerre Russie-Ukraine : offensives autour de Kupiansk, frappes en mer Caspienne et sur des infrastructures énergétiques, dégâts portuaires, gel massif d’actifs russes par l’UE et manœuvres diplomatiques intenses entre Ankara, Kyiv, Washington et Moscou.

Combats et frappes militaires

Les forces ukrainiennes ont annoncé avoir repris des secteurs de la ville nord‑est de Kupiansk et avoir encerclé des troupes russes, une opération saluée par le président Volodymyr Zelenskyy lors d’une visite sur place.

  • Zelenskyy, portant un gilet pare‑balles, est apparu dans une vidéo à l’entrée de Kupiansk et a souligné le lien entre succès militaires et gains diplomatiques.
  • Des drones ukrainiens ont frappé deux plateformes pétrolières russes en mer Caspienne, les filières Filanovsky et Korchagin appartenant à Lukoil, selon un responsable du Service de sécurité ukrainien (SBU).
  • Kyiv affirme avoir mené, avec un mouvement de résistance local, une opération contre deux navires russes transportant armes et matériel militaire en mer Caspienne.
  • Les forces ukrainiennes ont aussi visé une grande raffinerie russe à Iaroslavl, au nord‑est de Moscou ; des sources industrielles indiquent une suspension de la production.
  • La Russie a attaqué les ports de Chornomorsk et d’Odessa, endommageant trois navires turcs, dont un cargo civil transportant des denrées alimentaires, selon des responsables ukrainiens.
  • Des frappes sur des installations énergétiques dans la région d’Odessa ont déclenché des incendies et privent plusieurs localités d’électricité, d’après le gouverneur régional et les services d’urgence.
  • Le ministère russe de la Défense affirme avoir détruit 90 drones ukrainiens dans le ciel ukrainien et au‑dessus de la mer Noire durant la nuit. L’aéroport de Sheremetyevo a suspendu des départs et sept personnes ont été blessées à Tver (181 km au nord‑ouest de Moscou).

Ces opérations s’inscrivent dans une campagne visant, entre autres, à perturber les exportations et la logistique énergétiques russes, ce qui alimente des ripostes ciblant les infrastructures maritimes et portuaires.

Négociations et appels à la cessation des hostilités

La Turquie a appelé à un cessez‑le‑feu urgent après les dommages subis par des navires turcs lors de l’attaque russe sur le port de Chornomorsk, estimant que l’incident met en lumière les risques pour la sécurité maritime en mer Noire.

  • Ankara a proposé une suspension des attaques visant la sécurité de la navigation, les infrastructures portuaires et énergétiques afin d’éviter une escalade.
  • Le président Recep Tayyip Erdogan a évoqué avec Vladimir Poutine la possibilité d’un cessez‑le‑feu limité autour des installations énergétiques et des ports.
  • Les conseillers à la sécurité nationale d’Ukraine, d’Europe et des États‑Unis se sont réunis pour coordonner leurs positions sur des propositions de règlement, a indiqué Rustem Omerov, chef de la délégation ukrainienne.
  • La Première ministre ukrainienne Yulia Svyrydenko a précisé que la délégation américaine comprenait Jared Kushner et Steve Witkoff, ainsi que des dirigeants d’institutions financières internationales comme Ajay Banga (Banque mondiale) et Larry Fink (BlackRock). Son message a été partagé sur Twitter : https://twitter.com/Svyrydenko_Y/status/1999534168850489791?ref_src=twsrc%5Etfw.
  • Aux États‑Unis, l’idée d’une zone économique franche proposée pour les parties du Donbass contrôlées par Kiev a été évoquée comme compromis potentiel, une option soutenue publiquement par Donald Trump.
  • Du côté russe, l’assistant du Kremlin pour les affaires étrangères Youri Ouchakov a affirmé qu’un cessez‑le‑feu ne serait envisageable qu’après le retrait des forces ukrainiennes de l’ensemble du Donbass et le contrôle de ces zones par la Garde nationale russe.

Sanctions et gel d’actifs

Les membres de l’Union européenne ont adopté une décision majeure : geler indéfiniment 210 milliards d’euros d’actifs souverains russes détenus en Europe, afin de débloquer des ressources pour aider l’Ukraine dans sa défense.

  • La mesure vise à supprimer le risque d’un refus futur de reconduction du gel par des États aux relations plus favorables avec Moscou, comme la Hongrie ou la Slovaquie.
  • La banque centrale russe a jugé illégale l’intention de l’UE d’utiliser ces actifs pour soutenir l’Ukraine et s’est réservée le droit d’employer tous les moyens pour défendre ses intérêts.
  • Elle a annoncé engager une action en justice contre Euroclear, l’institution financière basée à Bruxelles qui détient une grande partie des actifs, qualifiant certaines actions de « dommageables » et « illégales ».
  • Avant le vote, la Hongrie a protesté contre ce qu’elle considère comme une décision « contraire au droit », le Premier ministre Viktor Orbán affirmant que la décision causerait « des dommages irréparables à l’Union ». (Voir le détail de la décision : https://www.aljazeera.com/news/2025/12/12/eu-looks-set-to-indefinitely-freeze-hundreds-of-billions-in-russian-funds.)

Répercussions internationales et tensions hybrides

La guerre a des répercussions diplomatiques larges, impliquant des acteurs régionaux et mondiaux dans des démonstrations de soutien ou d’hostilité.

  • Le dirigeant nord‑coréen Kim Jong Un a assisté à la cérémonie d’accueil du 528e régiment du Génie de l’Armée populaire qui est rentré de Russie après une mission de 120 jours, louant leur « héroïsme » : https://www.aljazeera.com/news/2025/12/12/n-koreas-kim-hails-ever-victorious-armys-role-in-war-against-ukraine.
  • L’Allemagne a convoqué l’ambassadeur russe en réponse à une augmentation importante d’activités hybrides menaçantes, incluant campagnes de désinformation, espionnage, cyberattaques et tentatives de sabotage.
  • Le bureau du ministère fédéral des Affaires étrangères allemand a indiqué surveiller étroitement les actions russes et être prêt à prendre des mesures, selon le porte‑parole Martin Giese.

Contexte et ressources complémentaires

Plusieurs développements récents s’inscrivent dans une stratégie ukrainienne visant à perturber les capacités énergétiques et logistiques russes, notamment en mer Caspienne et en mer Noire.

  • Pour comprendre les frappes contre des navires et installations maritimes liées à la « flotte fantôme » russe dans la mer Noire, voir le reportage vidéo publié précédemment : https://www.aljazeera.com/video/newsfeed/2025/11/30/ukraine-hits-two-oil-tankers-in-black-sea-targeting-russian-shadow-fleet.
  • Sur les discussions proposées autour d’une zone économique franche pour le Donbas contrôlé par l’Ukraine : https://www.aljazeera.com/news/2025/12/11/zelenskyy-talks-security-with-us-as-it-pushes-for-free-economic.

Les prochains jours seront essentiels pour mesurer si les initiatives diplomatiques – notamment turques et américaines – parviendront à limiter les frappes contre les infrastructures civiles et à encadrer un processus de négociation durable.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/12/13/russia-ukraine-war-list-of-key-events-day-1388

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