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Les tensions montent d’un cran dans les négociations sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Mardi, les États-Unis ont mis en garde Moscou et Kyiv, exigeant des « propositions concrètes » pour parvenir à un accord de paix. À défaut, Washington menace de renoncer à son rôle de médiateur dans ce conflit qui dure depuis plus de trois ans. Parallèlement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fermement rejeté toute cession de territoire à la Russie, alors que des discussions américaines envisageraient la reconnaissance de certaines régions occupées par Moscou.
Washington conditionne son rôle de médiateur à des avancées tangibles
La porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, a déclaré que les États-Unis se trouvent à un tournant crucial. « Nous sommes arrivés à un moment où les deux parties doivent faire des propositions concrètes pour mettre fin à ce conflit », a-t-elle indiqué, citant un message de son supérieur Marco Rubio. « S’il n’y a pas de progrès, nous nous retirerons en tant que médiateurs dans ce processus. »
Cette déclaration marque un durcissement du ton de Washington, qui avait déjà laissé entendre à plusieurs reprises la possibilité d’un désengagement en cas d’impasse.
Positions divergentes sur la volonté de paix de Vladimir Poutine
Donald Trump, ancien président des États-Unis, a exprimé mardi son opinion selon laquelle Vladimir Poutine souhaiterait la paix. « Je pense que son rêve était de s’emparer de tout le pays, mais à cause de moi, il ne va pas le faire », a-t-il affirmé lors d’une interview sur la chaîne ABC. Interrogé sur la volonté réelle du président russe de mettre fin au conflit, Trump a répondu : « Je pense qu’il le veut. »
Le secrétaire d’État américain avait déjà qualifié la semaine de « cruciale » pour les négociations, insistant sur le caractère décisif des prochaines discussions. La menace explicite de Washington de mettre fin à sa médiation témoigne de la frustration croissante face à l’absence de progrès.
Des initiatives diplomatiques sous tension
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump s’est efforcé de rapprocher Moscou et Kyiv par le biais de négociations séparées. Il a notamment rencontré Volodymyr Zelensky en tête-à-tête samedi au Vatican et dépêché à plusieurs reprises son émissaire Steve Witkoff en Russie.
Le président russe a proposé une trêve de trois jours, du 8 au 10 mai, à l’occasion du jour de la victoire sur l’Allemagne nazie. Cette initiative a toutefois été qualifiée de « tentative de manipulation » par Zelensky, qui a insisté sur « un cessez-le-feu complet et durable ainsi que la fin du conflit », rejetant fermement un cessez-le-feu temporaire.
Tammy Bruce a souligné que les États-Unis souhaitent éviter une suspension des combats limitée dans le temps afin de célébrer un événement, mais exigent un arrêt total et pérenne des hostilités.
Réactions à l’ONU et accusations mutuelles
L’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, a accusé Zelensky d’être déterminé à intensifier le conflit et de rejeter sans raison les propositions américaines qualifiées d’équilibrées. Il a toutefois affirmé que la Russie poursuivrait le dialogue avec les États-Unis.
Le représentant américain John Kelley a indiqué que Washington avait soumis aux deux parties un cadre pour un accord de paix. Il a aussi dénoncé les frappes russes en Ukraine, insistant sur la « grande opportunité » actuelle pour la Russie de parvenir à une paix durable.
Du côté américain, la sénatrice Jeanne Shaheen, figure démocrate influente au Sénat, a critiqué la gestion des négociations par Trump et son équipe, estimant qu’elle a été « terriblement mal conduite ».
Reconnaissance des territoires annexés : un point de rupture
La Russie occupe partiellement quatre régions ukrainiennes du sud et de l’est — Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson — qu’elle a annexées en 2022, en plus de la péninsule de Crimée, annexée dès 2014. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que la reconnaissance internationale de ces annexions constituait une condition « impérative » pour la fin de la guerre déclenchée en février 2022.
Si l’administration américaine actuelle envisage de reconnaître la Crimée comme territoire russe, Volodymyr Zelensky a réitéré son opposition catégorique à toute concession territoriale. Dans son allocution quotidienne, il a appelé à un cessez-le-feu « inconditionnel et global » de trente jours.
Victimes des frappes russes dans l’est et le nord-est de l’Ukraine
Au moins une personne a perdu la vie et 39 autres ont été blessées lors des frappes russes sur les villes ukrainiennes de Dnipro, à l’est, et Kharkiv, au nord-est, selon les autorités locales dans la nuit de mardi à mercredi. Ces attaques illustrent la persistance des violences sur le terrain malgré les appels internationaux à la paix.