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À Hambourg, un projet ambitieux vise à transformer le réseau de chaleur d’ici 2030, en s’appuyant principalement sur des sources d’énergie climatiquement neutres. Les Energiewerke de Hambourg prévoient d’utiliser, entre autres, la chaleur résiduelle du producteur de cuivre Aurubis, tout en explorant d’autres partenariats via une plateforme de mise en relation.
Un réseau de chaleur sans charbon
Le plan des Energiewerke de Hambourg consiste à établir un réseau de chaleur qui ne dépend pas de la combustion de charbon. Pour atteindre cet objectif ambitieux, il est nécessaire d’identifier de nouvelles sources d’énergie. Une partie de cette énergie proviendra de l’industrie locale, notamment d’Aurubis, qui fournira de la chaleur excédentaire au fournisseur d’énergie.
Jeudi dernier, les Energiewerke et Aurubis ont présenté l’infrastructure développée sur le site de production à Veddel. Dès le mois de mars prochain, la chaleur résiduelle sera injectée dans le réseau de chaleur de Hambourg, suffisant théoriquement pour alimenter jusqu’à 20 000 foyers. Cette chaleur sera stockée dans un réservoir de chaleur sous pression de près de 34 mètres de haut.
Un projet qualifié de « siècle »
Le maire de Hambourg, Peter Tschentscher (SPD), a qualifié ce développement de « projet du siècle », soulignant l’importance de la collaboration entre le secteur politique et industriel. Selon lui, il est essentiel de s’appuyer sur des experts techniques pour mener à bien la transition énergétique.
Tschentscher a également mentionné le financement gouvernemental, affirmant que le montant investi était justifié. Le chef de département pour la chaleur au ministère fédéral de l’Économie, Christian Maaß (Verts), a précisé que le gouvernement fédéral avait alloué environ 65 millions d’euros pour le développement de la chaleur à Hambourg, y compris le projet Aurubis.
Une plateforme de mise en relation
Le ministère envisage que de telles collaborations avec l’industrie deviennent la norme. Maaß a souligné que ces projets ne devraient pas nécessiter d’efforts titanesques. Pour faciliter les partenariats, le ministère a créé une plateforme qui relie les fournisseurs d’énergie et l’industrie pour la chaleur résiduelle, surnommée affectueusement « Parship pour la chaleur ».
Une augmentation des demandes
Selon l’office statistique de la région Nord, en mai 2022, 35 % des logements à Hambourg étaient chauffés par chaleur de district. Michael Prinz, directeur général des Energiewerke, a indiqué que les demandes avaient quadruplé ces dernières années. Pour les clients existants, l’impact de cette nouvelle source de chaleur ne devrait pas entraîner de fluctuations de prix significatives, bien qu’elle contribue à stabiliser les tarifs.
Il est à noter que la chaleur résiduelle n’est pas nécessairement sans émissions, car la production industrielle nécessite souvent de l’énergie provenant de sources non renouvelables. Cependant, Aurubis s’engage à fournir uniquement de la chaleur climatiquement neutre, avec des processus chimiques n’impliquant pas de combustibles fossiles.
Expérience et avenir
Aurubis a une expérience dans le domaine de la chaleur résiduelle, ayant déjà fourni de la chaleur à l’opérateur Enercity depuis 2018, bien que dans des volumes beaucoup plus réduits. Le raccordement d’Aurubis aux Energiewerke pourrait prendre plusieurs mois, avec un début de livraison prévu pour la saison de chauffage 2024/2025, dont le lancement devrait avoir lieu d’ici fin mars.