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Deux rapports publiés le 29 avril par l’université Harvard révèlent un climat antisémite et antimusulman préoccupant sur le campus de cette institution prestigieuse. Face à ces constats, l’université est appelée à prendre des mesures concrètes pour combattre cette intolérance.
Un engagement ferme de la direction
Dans une lettre accompagnant les deux rapports, Alan Garber, président de Harvard, affirme : « Harvard ne peut pas – et ne va pas – tolérer l’intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement. » Il s’est également engagé à superviser la mise en œuvre des recommandations formulées par ces enquêtes.
Ces rapports, d’une ampleur de plusieurs centaines de pages, s’appuient sur des questionnaires et des centaines de témoignages recueillis auprès d’étudiants et de membres du personnel depuis janvier 2024. Leur publication intervient alors que Harvard est sous le feu des critiques de Donald Trump, qui a qualifié l’université d’« institution antisémite d’extrême gauche », de « foutoir progressiste » et de « menace pour la démocratie ».
Accusations et contexte politique
Donald Trump cible Harvard, ainsi que d’autres universités américaines renommées comme Columbia, en l’accusant d’avoir laissé se développer l’antisémitisme lors des manifestations étudiantes contre la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Il reproche également à ces établissements d’être des foyers de contestation progressiste.
Le président républicain souhaite exercer un contrôle accru sur les procédures d’admission, le recrutement des enseignants et les programmes proposés par les universités.
Rapport sur l’antisémitisme et les positions anti-Israël
Un premier groupe de travail, composé majoritairement de membres du corps enseignant et d’étudiants, s’est penché sur l’antisémitisme et les postures anti-Israël. Le constat est sans appel : ces phénomènes « ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire ». Le rapport invite Harvard à « devenir leader dans la lutte contre l’antisémitisme et les positions anti-Israël ».
Un climat de peur envers les communautés musulmanes et palestiniennes
Un deuxième groupe de travail a examiné les positions antimusulmanes, anti-arabes et anti-Palestiniens sur le campus. Il en ressort « un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel ». Les témoignages décrivent « un sentiment de précarité, d’abandon, de menace et d’isolement, ainsi qu’un climat d’intolérance omniprésent ».
Un contexte de tensions entre Harvard et l’administration Trump
Harvard, la plus ancienne université des États-Unis et l’une des mieux classées au niveau mondial, s’est distinguée en intentant un procès contre l’administration Trump suite au gel de plus de 2 milliards de dollars d’aides fédérales – soit environ 1,8 milliard d’euros. Ce blocage faisait suite au refus de l’université de se conformer à plusieurs exigences imposées par le président américain.
Les mesures prises par l’administration Trump, souvent justifiées par des accusations d’antisémitisme, ciblent aussi certains étudiants étrangers associés aux manifestations contre la guerre à Gaza.