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Un retournement spectaculaire s’est produit mardi sur le marché parisien : Hermès, emblématique maison française de luxe reconnue mondialement pour ses carrés de soie ainsi que ses sacs Kelly et Birkin, a pris la tête des capitalisations boursières du CAC 40. Ce succès fait d’Hermès le nouveau leader devant LVMH, qui détenait ce rang sans interruption depuis mai 2017.
Hermès : un exploit boursier inattendu
La valorisation d’Hermès a atteint 248,60 milliards d’euros en clôture de séance, dépassant celle de LVMH, qui s’établit à 244,39 milliards d’euros. Ce résultat propulse Hermès au troisième rang des plus grandes capitalisations européennes, derrière le groupe allemand SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk. La maison française est ainsi devenue la société de luxe la mieux valorisée au monde en Bourse.
Avec un chiffre d’affaires impressionnant de 15,2 milliards d’euros pour l’année 2024, Hermès démontre une solidité remarquable face à un colosse tel que LVMH, dont le chiffre d’affaires s’élève à 84,7 milliards d’euros.
Analyse de la performance d’Hermès : un luxe ultra premium
Émeric Blond, gérant de portefeuille chez Tailor AM, explique cette ascension : « C’est avant tout la faiblesse relative des autres acteurs qui a permis à Hermès de prendre ce leadership. Contrairement à LVMH, qui propose une large gamme de produits dont certains secteurs souffrent, Hermès maintient une identité ultra premium, plus exclusive et résiliente. »
Il souligne également la capacité d’Hermès à conserver une forte dynamique commerciale, notamment en Chine, un marché complexe actuellement. « Hermès y réussit mieux que LVMH à défendre sa croissance », précise-t-il.
Les autres acteurs européens du luxe performants
En Europe, à côté d’Hermès, deux autres marques italiennes se distinguent : Brunello Cucinelli, spécialiste du vêtement ultra luxe, et Ferrari, leader des voitures de prestige. Ces entreprises partagent une capacité à fixer des prix élevés, préserver des marges confortables et maintenir une image de marque forte, même dans un contexte économique plus fragile.
Cette résilience contraste avec la valorisation plus fluctuante de groupes comme LVMH, Kering ou Richmond.
Impact des droits de douane américains sur Hermès
Concernant les barrières tarifaires imposées par les États-Unis, Émeric Blond estime que l’impact sera limité pour Hermès. « Les clients d’Hermès sont très fidèles et prêts à payer une hausse de 10 à 20 % sans être découragés. Ferrari, par exemple, a déjà anticipé en augmentant ses prix avant même l’instauration des surtaxes », détaille-t-il.
Cependant, la perception des investisseurs sur les échanges commerciaux ralentis peut temporairement peser sur les cours boursiers, même si les résultats d’Hermès ne devraient pas en souffrir concrètement.
Les défis spécifiques de LVMH face aux tensions commerciales
LVMH, positionné sur une gamme plus large et moins exclusivement premium, pourrait pâtir davantage des tensions commerciales. La diversité de ses produits, incluant des spiritueux, de la cosmétique et de la maroquinerie, le rend plus vulnérable aux ralentissements du commerce international.
De plus, les investisseurs estiment généralement que LVMH a moins de latitude pour répercuter les hausses de coûts liées aux droits de douane sur ses clients, ce qui pourrait affecter sa rentabilité et sa valorisation boursière.