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<h2>Impact des Sanctions Américaines sur les Chefs des Factions à El Fasher</h2>
<p>**Khartoum** – Les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à deux dirigeants des Forces de soutien rapide (FSR), accusés d’organiser des attaques pour contrôler El Fasher, la capitale de l’État du Nord-Darfour et centre de la région. Des observateurs estiment que cette mesure, visant à apaiser l’opinion publique nationale et internationale, ne suffira pas à mettre fin à la crise et aux violations des droits des civils au Darfour.</p>
<p>Depuis dix jours, El Fasher est le théâtre de violents affrontements entre l’armée soudanaise, les mouvements armés et les FSR, causant des dizaines de morts, des centaines de blessés, et une détérioration grave de la situation humanitaire avec de nombreux déplacements de population.</p>
<p>Le département du Trésor américain a annoncé que son Bureau de contrôle des avoirs étrangers avait sanctionné les généraux Ali Yacoub Jibril et Othman Mohammed Hamid pour avoir dirigé des opérations mettant en danger la vie d’environ un million de civils soudanais, entravé l’aide humanitaire et accru le risque de génocide.</p>
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<h2>Proches de « Hemetti »</h2>
<p>Le général Jibril, un chef de milice tribale arabe, a été accusé par des groupes tribaux non-arabes de violations graves contre les civils avant de rejoindre les FSR, où il commande les troupes au Darfour central. Il est étroitement lié à Mohamed Hamdan Dagalo alias « Hemetti ».</p>
<p>Il dirige actuellement les opérations des FSR pour contrôler El Fasher après avoir envahi Milait, principal point d’approvisionnement en denrées alimentaires pour le Nord-Darfour, en avril dernier.</p>
<p>Le général Hamid, surnommé « Opérations, » est responsable des opérations des FSR. Il a été transféré de l’armée aux FSR par Hemetti et reste fidèle malgré la fin de son détachement officiel à l’armée, supervisant l’assaut sur El Fasher.</p>
<p>En septembre 2023, le Trésor américain avait déjà sanctionné Abdel Rahim Hamdan Dagalo, frère de Hemetti et commandant des FSR au Darfour occidental, et Abd al-Rahman Juma pour violències ethnocidaires.</p>
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<h2>Une Mesure Tactique</h2>
<p>D’après le politologue Khaled Saad, les États-Unis reproduisent des stratégies inefficaces, révélant une compréhension insuffisante des complexités soudanaises. Selon lui, ces sanctions apaisent l’opinion publique américaine qui souhaiterait voir une action face aux crimes au Darfour, même si leur impact local est limité.</p>
<p>Saad suggère que cette tactique permet à l’envoyé américain pour le Soudan de s’engager plus activement via des plateformes comme Jeddah, et prolonge la guerre pour décider de son issue ou pour épuiser les forces en faveur de Washington.</p>
<p>Il prévoit que les États-Unis augmenteront la pression sur toutes les parties, y compris les acteurs politiques, pour entamer des négociations sérieuses, bien que cela dépende de la situation sur le terrain, notamment à El Fasher et dans l’État de Gedaref.</p>
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<h2>Sanctions Inefficaces</h2>
<p>Le gouverneur du Darfour, Mini Arko Minawi, a salué les sanctions américaines contre les leaders des FSR, appelant à la fin du siège d’El Fasher. Dans une déclaration sur Facebook, il a accusé les FSR de plans de pillage systématique similaires à ceux des autres villes.</p>
<p>Pour Cameron Hudson du Conseil de l’Atlantique, ces sanctions sont inefficaces car elles visent des individus sans avoirs en dollars ou déplacements internaux, suggérant un simple geste symbolique face à l’incapacité de changer le cours du conflit.</p>
<p>Le chercheur Adam Abd al-Rahman note que les États-Unis veulent clore la crise avant la campagne présidentielle pour éviter les critiques envers l’administration Biden sur les crimes de guerre au Darfour. Toutefois, il précise qu’ils manquent de moyens de pression efficaces pour arrêter la guerre.</p>
<p>En effet, les FSR continuent leurs attaques à El Fasher malgré les sanctions récentes, appuyées par des armes provenant de diverses sources internationales qui compliquent une résolution durable.</p>
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