Un incendie d’envergure dans les Corbières a brûlé plus de 16 000 hectares sur 16 communes, provoquant des dégâts importants sur les vignobles et les biens, et faisant officiellement une victime et plusieurs blessés. À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une semaine après le déclenchement du feu, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, est venue affirmer le soutien de l’État et annoncer des mesures destinées à répondre à l’urgence et à préparer la reconstruction.
Les feux des Corbières, qui avaient déjà menacé les habitants et les récoltes, ont parcouru plus de 16 000 hectares et touché plusieurs dizaines d’hectares viticoles. Le bilan humain a aussi été lourd, avec le décès d’une femme et une trentaine de blessés, dont deux grièvement, selon les informations relayées lors de la visite ministérielle et des déclarations des autorités locales.
Au cours de la semaine précédente, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur avaient évoqué la nécessité d’un plan global pour les filières agricoles et viticoles, dans ce territoire qui s’apprête à entrer dans la période de récolte.
Réponses d’urgence et mesures annoncées
Lors de la réunion qui a réuni élus locaux et acteurs viticoles, Annie Genevard a présenté une articulation en deux volets: l’urgence et le temps de la reconstruction. Elle a annoncé le déblocage d’un fonds d’urgence de 8 millions d’euros destiné à compenser les pertes de récolte et les dommages matériels, ainsi qu’un dispositif fiscal comprenant des exonérations de taxe foncière. Par ailleurs, une avance de 10 000 euros sera versée immédiatement aux producteurs les plus touchés et à ceux qui ne disposent plus de revenus.
La ministre a également tracé les contours d’un plan pour le long terme, visant notamment une meilleure gestion de l’eau et une approche territoriale adaptée au réchauffement climatique, avec une attention particulière portée au secteur agricole et viticole. « L’Aude peut devenir ce territoire laboratoire du réchauffement climatique. On doit avoir une ambition de restaurer l’élevage. L’agriculture est une solution », a-t-elle déclaré.
Du côté des filières, Ludovic Roux, président de la chambre d’agriculture de l’Aude, a souligné que la rencontre avait été « positive » et que les mesures d’urgence permettraient d’amorcer une reconstruction coordonnée à l’échelle régionale. Jean-Marie Fabre, représentant des vignerons indépendants de France, a insisté sur la nécessité de sécuriser les revenus et d’organiser la reprise des vendanges face au climat et aux dégâts.
« Nous avons pu lui montrer l’étendue des dégâts et les conséquences de la déprise agricole dans la propagation du feu. La ministre a répondu rapidement et avec force. L’urgence va être traitée avec ces 8 millions débloqués, et on va travailler pour la reconstruction et l’avenir du territoire »,
— déclarations relayées lors de la réunion, avec des attentes fortes sur la phase de reconstruction et les mesures fiscales.
La ministre a indiqué qu’elle reviendrait « avant la fin de l’année » pour préparer le temps de la reconstruction et la relève, soulignant que l’Aude pourrait devenir un territoire laboratoire du réchauffement climatique et que les filières agricoles devront être soutenues pour éviter une déprise qui aggraverait l’ampleur des incendies. Dans ce cadre, l’objectif est de restaurer l’élevage et d’affirmer l’agriculture comme une solution durable pour la région, tout en répondant aux besoins urgents des producteurs et des habitants.
La coordination entre l’État, les élus et les acteurs locaux est présentée comme une priorité afin de mettre en place une zone d’exception sur l’arc méditerranéen et de préciser la gestion de l’eau pour les usages agricoles, les pompiers et les populations concernées. Ces orientations s’inscrivent dans le cadre plus large d’un plan de sauvegarde et d’avenir évoqué par les autorités locales et nationales.
Ainsi, les travaux et les mesures annoncés visent à sécuriser la récolte, soutenir les producteurs et préparer une reconstruction qui tienne compte des défis climatiques et économiques locaux, tout en évitant la répétition de défaillances structurelles dans les filières viticoles.