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Une récente analyse met en lumière des inégalités régionales significatives dans les services d’urgence en Allemagne, soulevant des questions sur l’efficacité du système de soins. Les écarts observés dans la fréquence des interventions et les coûts associés illustrent des différences notables selon les régions.
Différences dans la fréquence des interventions
Selon une étude menée par l’Institut pour la recherche sur les systèmes de santé de la caisse d’assurance maladie Barmer, l’utilisation des services d’urgence varie considérablement d’un État fédéral à l’autre. En 2022, la fréquence des interventions de médecins urgentistes par ambulance a été en moyenne deux fois plus élevée en Saxe qu’à Brême. Plus précisément, la Saxe a enregistré environ 41 interventions pour 1 000 habitants, tandis que Brême n’en affichait que 19.
Les États fédéraux tels que la Thuringe (38,6), le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (36,3) et la Saxe-Anhalt (36) ont également montré des taux d’intervention élevés. En revanche, les plus bas se trouvent en Basse-Saxe (19,5), Schleswig-Holstein (21,2) et à Hambourg (22).
Causes et implications des disparités
Barmer attribue ces variations à des facteurs démographiques régionaux, tout en soulignant que ces différences reflètent aussi des approches divergentes envers les maladies. Christoph Straub, le directeur général de Barmer, a déclaré : « Des différences aussi marquées dans le nombre d’interventions témoignent de l’inefficacité actuelle du système. Une réforme des services d’urgence est donc nécessaire. »
Il a appelé à des normes uniformes à l’échelle nationale et à une amélioration des structures et des processus.
Coûts des interventions d’urgence
L’analyse de Barmer révèle également des coûts très disparates pour les interventions. Par exemple, un appel d’urgence en ambulance à Berlin coûtait en moyenne 660 euros en 2022, tandis qu’en Schleswig-Holstein, ce montant atteignait 1 530 euros. Ces différences de coûts sont en partie dues à l’absence d’une réglementation nationale uniforme concernant la qualité et la rentabilité des services d’urgence.
Christian Karagiannidis, membre d’une commission gouvernementale sur les hôpitaux, a exprimé son inquiétude face à ces écarts : « Il est inacceptable que les ressources médicales et financières soient déployées de manière si inégale, surtout dans un contexte de pression économique sur le système de santé. »
Réformes à l’horizon
Environ un tiers des patients a eu recours au service d’urgence plus d’une fois en 2022, représentant environ 65 % de tous les transports. Le ministère fédéral de la Santé a déjà proposé un projet de loi pour réformer les services d’urgence, qui sera débattu au Parlement le 9 octobre. Ce projet vise à améliorer l’accessibilité des services médicaux d’urgence et à établir des centres d’urgence intégrés comme points d’accès uniformes pour les patients.