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Une étude récente du Conseil d’analyse économique (CAE) révèle que l’écart salarial entre les hommes et les femmes en France se maintient à environ 30 % en 2020. Bien que cet écart ait diminué de manière significative entre 1990 et 2010, son évolution a stagné au cours de la dernière décennie.
Facteurs de disparité salariale
Selon les économistes Emmanuelle Auriol, Camille Landais et Nina Roussille, la persistance de cette disparité salariale résulte de trois facteurs principaux. Tout d’abord, les femmes sont moins présentes sur le marché du travail, avec un taux d’activité inférieur de 10 % à celui des hommes. De plus, lorsqu’elles sont en emploi, elles travaillent souvent moins d’heures, avec 27,4 % d’entre elles en temps partiel contre seulement 8,4 % des hommes. Enfin, à travail égal, le salaire moyen des femmes dans le secteur privé est inférieur de 14,9 % à celui des hommes en 2022, selon l’Insee.
Une éducation inégale
Les autrices de l’étude soulignent également l’impact de l’éducation sur ces inégalités. Bien que les filles réussissent généralement mieux que les garçons à l’école, avec un taux de réussite au baccalauréat de 85 % contre 75 % en 2022, la répartition des filières reste très genrée. Ainsi, tandis que 70 % des étudiants en faculté de lettres sont des femmes, elles ne représentent que 30 % des effectifs dans les écoles d’ingénieurs, qui mènent à des carrières mieux rémunérées.
Ségrégation des filières et opportunités professionnelles
Cette ségrégation des choix de filières constitue un obstacle majeur à l’égalité des chances professionnelles. Les économistes Auriol, Landais et Roussille estiment que malgré une formation souvent supérieure, les femmes se heurtent à des choix de carrière limités, ce qui a des répercussions sur l’innovation et la croissance économique.