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Longtemps, les habitants de Kiev ont ressenti que leur ville était relativement à l’abri des ravages de la guerre, malgré quelques bombardements sporadiques. Cependant, la récente intensification des attaques nocturnes, privant de sommeil les 3 millions d’habitants de la capitale ukrainienne, a généré un sentiment accru d’insécurité. Ces frappes massives touchent désormais l’ensemble du territoire. Dans la nuit du 28 au 29 juin, les autorités ukrainiennes ont rapporté le lancement de 477 drones et 60 missiles par la Russie à travers six régions, entraînant la mort de trois personnes, dont un jeune pilote de F-16, lors de l’une des attaques les plus significatives depuis le début de l’invasion à grande échelle le 24 février 2022.
Conséquences des bombardements
Le climat de peur s’est intensifié avec des frappes tragiques sur des zones civiles. Samedi, deux personnes ont perdu la vie et au moins quatorze ont été blessées à Odessa à la suite d’un bombardement ciblant une tour d’habitation. Le jour précédent, cinq morts et de nombreux blessés ont été déplorés à Samar, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, à l’est du pays. Mardi 24 juin, une attaque sur Dnipro a fait vingt-quatre victimes. Ces bombardements réguliers coïncident avec les assauts des forces russes sur plusieurs secteurs du front est, visant à conquérir des territoires dans le Donbass, au prix de lourdes pertes face à une défense ukrainienne résiliente.
Kiev sous le feu des attaques
Kiev n’est pas épargnée par cette recrudescence des attaques. Dans la nuit du 22 au 23 juin, alors que 368 drones d’attaque et missiles frappaient le pays, un immeuble d’habitation dans la périphérie de Kiev a été détruit. Un petit mémorial de fleurs séchées, en hommage aux neuf victimes, se dresse désormais devant le bâtiment éventré, enseveli sous des gravats. Les façades ont été soufflées sur des dizaines de mètres, illustrant la violence de la frappe.
« C’est de pire en pire », a déclaré Lydia Snyhir, une ouvrière à la retraite vivant dans le quartier depuis trente-cinq ans. « Nous ne voyons pas la fin de cette guerre. Poutine détruit Kharkiv, Odessa… Mais il veut faire de Kiev son dessert. »
Une population en détresse
Face à cette escalade des violences, le moral des habitants de Kiev est mis à rude épreuve. Les nuits blanches et le bruit incessant des sirènes perturbent leur vie quotidienne. Alors que les frappes deviennent de plus en plus fréquentes et dévastatrices, le sentiment d’insécurité grandit, alimenté par les images de destruction qui apparaissent quotidiennement dans les médias.