Home ActualitéInterdiction de l’alcool américain en Colombie-Britannique : Un débat divisé

Interdiction de l’alcool américain en Colombie-Britannique : Un débat divisé

by Sara
Canada

La récente suggestion du premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, d’interdire l’importation d’alcool américain dans la province ne fait pas l’unanimité au sein des acteurs de l’industrie et du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Évoquée le 21 janvier, cette mesure fait suite à la menace de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens.

Les partisans de l’interdiction

Pour Tyler Dyck, PDG d’Okanagan Spirits Craft Distillery, la proposition pourrait inciter les consommateurs à privilégier les vins et spiritueux locaux. Il affirme que : « Si vous arrêtez ou ralentissez l’arrivée de spiritueux ou de vins américains, vous obligez les Britanno-Colombiens à regarder la richesse de ce qu’ils ont dans leur propre jardin. »

Dyck note également que les distilleries de la Colombie-Britannique luttent souvent pour rivaliser avec les marques américaines. Il explique que la différence de taux de taxes d’accise entre les deux pays joue un rôle essentiel. Les États-Unis ont vu leur taux d’accise réduit pour encourager la production, tandis que le Canada a augmenté ses droits d’accise annuels sur la bière, le vin et les spiritueux de 2 % l’année dernière.

Les craintes des opposants

En revanche, Jeff Guignard, directeur général de l’Alliance of Beverage Licensees, met en garde contre les effets néfastes que pourrait avoir une telle interdiction. Selon lui, cela pourrait nuire aux entreprises et réduire le choix pour les consommateurs. « Les États-Unis ont des vignobles bien plus importants que notre industrie vinicole, ce qui leur permet d’avoir des économies d’échelle que nous n’avons pas », souligne-t-il.

Il ajoute que remplacer l’alcool américain par d’autres options provenant d’Europe ou d’autres régions serait une solution, mais que cela engendrerait des coûts plus élevés. Ian Tostenson, président de la B.C. Restaurant and Foodservices Association, souligne que les restaurants de la province vendent environ un million de bouteilles de vin californien par an, ce qui représenterait un coup dur pour l’industrie.

Vers une réorientation du marché

Tostenson estime que si la situation devait dégénérer en une guerre commerciale, les entreprises pourraient se tourner vers des pays comme la France et l’Italie. Cependant, il reconnaît que ces produits mettraient plus de temps à arriver et seraient plus coûteux.

Il souligne également qu’il est peu probable que les restaurants cherchent à se fournir en alcool américain auprès de la province d’Alberta, où la première ministre prône une approche diplomatique.

Réduire les barrières interprovinciales

Richard Barichello, professeur d’économie à l’Université de Colombie-Britannique, propose de se concentrer sur la réduction des barrières commerciales entre provinces afin de mieux résister aux pressions commerciales extérieures. Il déclare : « De nombreuses politiques et réglementations entravent l’innovation et nous empêchent d’améliorer la productivité au Canada. »

Barichello suggère qu’un effort sérieux pour aborder ces questions pourrait compenser les effets des tarifs douaniers imposés par Trump.

Une personne attrape une bouteille de vin.

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