Home ActualitéInterdiction de pêche : les petits bateaux d’Arcachon à la manœuvre

Interdiction de pêche : les petits bateaux d’Arcachon à la manœuvre

by Sara
France

Depuis ce mardi soir, près de 300 navires de pêche français sont immobilisés dans tout le Golfe de Gascogne, s’étendant du sud de la Bretagne jusqu’au Pays Basque. Cette mesure a pour but de protéger les cétacés, notamment les dauphins, qui se rapprochent des côtes en cette période pour se nourrir.

Impact de l’interdiction sur les petits bateaux

Les petits bateaux de pêche, comme celui de Paul Fournier Laroque, un marin-pêcheur de 42 ans installé à Lège-Cap-Ferret, ne sont pas affectés par cette interdiction. Son bateau, le « Nelayan », mesure 6,90 mètres et peut évoluer librement, contrairement aux grands chalutiers et fileyeurs immobilisés au port d’Arcachon.

Paul utilise des filets encerclants, une technique réputée pour sa sélectivité. Il affirme : « Il n’y a jamais eu de prises de dauphins ». Avec son sondeur, il localise les poissons avant de jeter ses filets, garantissant ainsi une pêche responsable et durable.

Techniques de pêche et valorisation des produits

Avec la technique des filets encerclants, Paul obtient des captures très calibrées. Les filets agissent comme un filet de tennis, permettant aux plus petits poissons de s’échapper tandis que les plus gros sont facilement récupérés. « Et s’il y a des individus qu’on ne veut pas, on les remet directement à l’eau, le poisson est resté coincé moins d’une heure », précise-t-il.

Filets de pêche

Une fois les filets relevés, Paul fait le bilan de sa pêche. « Beaucoup de daurades grises, des daurades marbrées, quelques daurades royales et quelques mules », détaille-t-il. Pour lui, il est difficile de dépendre uniquement des criées, où les prix peuvent être très bas, parfois seulement 1 euro le kilo pour des daurades. Cela l’incite à diversifier ses débouchés, notamment avec la plateforme Poiscaille.

Les enjeux économiques de la pêche

Grâce à Poiscaille, Paul peut connaître les prix à l’avance. « Là les daurades grises ça va se vendre à 8 euros le kilo, les daurades marbrées, c’est 12,5 euros/kilo, les mules entre 6 et 7, et les daurades royales c’est 16 euros ». Cela lui permet de prévoir ses revenus, s’élevant entre 1 500 et 2 000 euros par mois après un an et demi d’activité.

De retour au port, il trie et lave le poisson. Bien qu’il ne soit pas convaincu que l’interdiction de pêche des grands navires impacte réellement les captures accidentelles de cétacés, il note que cela coïncide avec la reproduction du bar et de la sole, offrant un repos nécessaire pour les espèces.

Tri du poisson

Une situation préoccupante pour les pêcheurs

Paul souligne que malgré l’arrêt des gros navires, cela ne se traduit pas par une hausse des prix pour les petits pêcheurs. « L’année dernière, on pensait que ça allait avoir un impact sur le prix du poisson, mais les mareyeurs et les poissonniers ont mis leurs employés au chômage technique », déplore-t-il.

Face à la baisse des volumes de pêche, qui sont passés de 7 millions de tonnes au début des années 1990 à un peu plus de 4 millions aujourd’hui, il est crucial pour les pêcheurs de valoriser leurs produits. À la criée d’Arcachon, la production est bien valorisée, avec un prix moyen au kilo parmi les plus élevés en France, en partie grâce aux espèces localement pêchées.

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