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Le nouveau parlement irakien tient ce lundi sa première séance destinée à élire son président et ses deux vice-présidents, alors qu’un affrontement politique s’installe entre principales forces sunnites pour le poste. Parallèlement, le président du Conseil suprême de la magistrature a mis en garde contre les risques d’un retard dans la désignation des hautes fonctions de l’État.
Première séance et modalités de vote
La séance inaugurale s’ouvrira sous la présidence du doyen des députés, Amer al-Fayez, conformément à la Constitution. Les nouveaux députés prêteront d’abord serment, puis procéderont au vote secret et direct pour élire le président du parlement et ses deux vice-présidents.
La loi fondamentale impose que l’élection du président et des deux vice-présidents ait lieu lors de cette même séance et que le scrutin se déroule à la majorité absolue. Seuls les députés élus seront autorisés à participer à la session inaugural.
Rivalités sunnites pour la présidence
La majorité sunnite a désigné Hebet al-Halbousi comme candidat unique de ce qu’elle présente comme son « conseil politique national », appelant les autres formations à en tenir compte pour la composition des institutions. Les partisans de cette option soulignent la volonté d’unifier la représentativité sunnite au sein de l’Assemblée.
Cependant, Muthanna al-Samarrai, chef de la coalition Al-Azm, a lui aussi annoncé sa candidature et conteste l’exclusivité de la désignation. Il affirme que les décisions internes au conseil politique doivent reposer sur le consensus entre toutes les composantes qui le constituent.
Ainsi, le vote d’aujourd’hui servira de test pour mesurer la capacité des blocs sunnites à s’entendre, ou au contraire à maintenir la compétition lors de l’ouverture officielle du parlement irakien.
Calendrier constitutionnel et formation du gouvernement
Après l’élection à la présidence du parlement, s’ouvrira la procédure pour la désignation du président de la République. Le vote doit intervenir au sein de l’Assemblée dans un délai maximal de 30 jours à compter de la première séance, en présence des deux tiers des députés.
Le candidat à la présidence doit obtenir les deux tiers des voix au premier tour, ou la majorité simple au second tour en cas d’échec. Une fois le président élu, il charge le chef de la liste parlementaire la plus nombreuse de former le gouvernement, dans un délai de 15 jours.
Le chef de gouvernement désigné dispose ensuite de 30 jours pour présenter son cabinet et son programme au parlement et obtenir la confiance à la majorité absolue. En cas d’échec, une nouvelle désignation doit avoir lieu suivant les mêmes délais.
Le président du Conseil suprême de la magistrature, Faiq Zidan, a rappelé l’importance de respecter ces échéances constitutionnelles, estimant que les reports répétés constituent une atteinte à la lettre et à l’esprit de la Constitution.
Équilibre des forces au Parlement
Les résultats électoraux donnent une configuration fragmentée, où aucun bloc ne détient la majorité nette. L’alliance « Reconstruction et développement » du chef du gouvernement sortant Mohammed Shia’ al-Sudani arrive en tête avec 46 sièges.
Viennent ensuite l’alliance « État de droit » avec 29 sièges, puis le parti Taqaddum et le Parti démocratique du Kurdistan, chacun à 27 sièges. Au total, les listes et coalitions chiites réunissent 187 sièges, les forces sunnites 77, les formations kurdes 56, tandis que les quotas des minorités totalisent 9 sièges.
Ce rapport de forces explique en partie la bataille pour la présidence du parlement, qui conditionnera les équilibres politiques et la suite du processus de formation du gouvernement.