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Les négociations sur le programme nucléaire iranien entre l’Iran et les États-Unis se poursuivent à Rome avec la conclusion du deuxième round et la perspective imminente d’un troisième. Selon des sources iraniennes, les discussions ont eu lieu dans un climat constructif, ouvrant la voie à une nouvelle série de pourparlers dans les prochains jours.
Un troisième round de négociations attendu prochainement
Le troisième round des négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis devrait se tenir dans les jours à venir. L’agence de presse iranienne ISNA a rapporté la fin du second cycle de discussions qui s’est déroulé à Rome. Ces échanges, d’une durée d’environ quatre heures, ont été qualifiés de constructifs par l’agence semi-officielle Tasnim, citant des sources proches des négociations.
Position iranienne : coopération sous condition de levée des sanctions
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Esmail Baghaei, a affirmé que la délégation iranienne est arrivée à Rome avec une préparation maximale et un engagement sérieux. L’objectif principal demeure la suppression des « sanctions injustes » imposées à l’Iran. Baghaei a réitéré que le programme nucléaire iranien est strictement pacifique et que le maintien des capacités techniques et scientifiques nationales constitue une ligne rouge non négociable.
L’Iran est disposé à lever tous les doutes sur son programme nucléaire, mais uniquement en échange d’une suppression effective et garantie des sanctions. Il a insisté sur le fait que cette position est claire, ferme et non négociable.
Rome, capitale de la paix et du dialogue selon Antonio Tajani
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a salué la capitale italienne comme un lieu de paix et de dialogue. Sur son compte X, il a déclaré avoir rencontré le ministre iranien Abbas Araghchi et l’avoir encouragé à poursuivre les négociations visant à empêcher la prolifération d’armes nucléaires. Le gouvernement italien espère une solution positive et collective pour la stabilité du Moyen-Orient.
Un avertissement de l’AIEA : l’Iran proche de la bombe atomique
Dans une interview récente au journal français Le Monde, Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), a souligné que l’Iran « n’est pas loin » de posséder une arme nucléaire. Suite au retrait américain de l’accord de 2015 et à la réimposition des sanctions, Téhéran s’est progressivement éloigné des limites fixées par cet accord sur la recherche nucléaire.
L’AIEA indique que l’Iran enrichit désormais son uranium jusqu’à 60 % de pureté, largement au-dessus de la limite de 3,67 % autorisée, mais toujours en dessous du seuil militaire de 90 % nécessaire à la fabrication d’armes nucléaires.
Les défis diplomatiques : Iran appelle à une entente rationnelle, Israël pointé du doigt
Lors d’une rencontre avec Antonio Tajani, Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a insisté sur la nécessité d’une entente « logique et rationnelle » qui garantirait la levée des sanctions. Il a désigné Israël comme l’unique obstacle à un Moyen-Orient dénucléarisé, accusant le pays d’alimenter l’iranophobie et d’exacerber l’insécurité régionale.
Araghchi a appelé les pays européens et la communauté internationale à adopter une posture responsable, loin des stéréotypes. De son côté, Tajani a réaffirmé la détermination de l’Italie à soutenir pleinement la réussite des négociations en cours.
Le rôle potentiel de la Russie dans la gestion de l’uranium enrichi
Impliquée dans l’accord nucléaire de 2015, la Russie pourrait jouer un rôle crucial dans un éventuel futur accord entre Téhéran et Washington. Des analystes suggèrent que Moscou pourrait accueillir l’uranium enrichi iranien à 60 %, proche du niveau militaire de 90 %, contribuant ainsi à désamorcer les tensions liées à la prolifération.
Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine doit rencontrer le sultan d’Oman à Moscou, ce dernier jouant un rôle de médiateur entre les États-Unis et l’Iran sur ce dossier sensible.
L’Iran conscient des difficultés mais engagé dans le processus
Le porte-parole Esmaeil Baqaei a reconnu que le chemin vers un accord n’est pas facile, mais que chaque étape est abordée avec lucidité et en tirant les leçons du passé. Le deuxième round, qui suit un premier échange positif en Oman, se déroule à Rome, où l’ambassade de l’Oman accueille les délégations.
Abbas Araghchi, à la tête de la délégation iranienne, est accompagné de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff. Le ministre italien Antonio Tajani, après sa rencontre avec Araghchi, a affirmé avoir encouragé la poursuite des discussions visant à empêcher le développement d’armes nucléaires.
Déclarations de responsables iraniens sur l’objectif des négociations
Ali Shamkhani, conseiller de la Guide suprême iranienne Ali Khamenei, a précisé que l’Iran ne vient pas à Rome pour se rendre, mais pour conclure un accord équilibré. Selon lui, les négociateurs iraniens disposent de pleins pouvoirs et visent un accord global fondé sur neuf principes clés :
- Seriousness (sérieux)
- Provision of guarantees (fourniture de garanties)
- Revocation of sanctions (levée des sanctions)
- Abandon of Libya/UAE models (abandon du modèle Libye/Émirats Arabes Unis)
- Prevention of threats (prévention des menaces)
- Acceleration of negotiations (accélération des négociations)
- Prevention of provocateurs (prévention des fauteurs de troubles, notamment Israël)
- Promotion of investments (promotion des investissements)
Déplacements diplomatiques et arrivée à Rome
Après Moscou et Rome, Abbas Araghchi se rendra prochainement à Pékin, poursuivant ainsi sa tournée diplomatique pour renforcer les discussions sur le nucléaire iranien. La délégation iranienne est arrivée à Rome dans la nuit, Araghchi ayant été filmé en train de descendre d’un avion officiel iranien pour participer aux pourparlers indirects, médiés par l’Oman.
Israël prépare une possible action militaire
Malgré les négociations en cours, Israël n’a pas exclu un raid limité contre les installations nucléaires iraniennes dans les mois à venir. Toutefois, le président américain Donald Trump a déclaré au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que pour l’instant, les États-Unis ne soutiendraient pas une telle opération.
Israël reste ferme sur la nécessité d’empêcher l’acquisition d’armes nucléaires par l’Iran, insistant pour que tout accord conduise à un démantèlement complet du programme nucléaire iranien.
Engagement iranien pour une résolution pacifique
Le porte-parole Esmail Baghaei a réaffirmé sur X (ancien Twitter) que l’Iran a toujours fait preuve de bonne foi et de responsabilité dans sa démarche diplomatique. Conscient des difficultés du processus, le pays souhaite avancer avec prudence et en tirant parti des expériences passées.
Le choix de Rome pour cette seconde session de négociations a été suggéré par le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr Albusaidi, et accepté par les deux parties. Baghaei a souligné que le programme nucléaire civil iranien est conforme aux obligations internationales, notamment au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).