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La libération de Français en Iran a été annoncée mercredi par le président Emmanuel Macron, qui a exprimé son « immense soulagement ». Cécile Kohler, 41 ans, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans — les derniers ressortissants français officiellement connus comme détenus en Iran — ont été relâchés de la prison d’Evin, au nord de Téhéran, et se rendaient à l’ambassade de France, a indiqué Macron.
Faits clés
Voici les éléments essentiels à retenir :
- Noms et âges : Cécile Kohler (41 ans) et Jacques Paris (72 ans).
- Durée de la détention : 1 277 jours selon leur équipe juridique.
- Lieu de détention : prison d’Evin, au nord de Téhéran (voir la galerie liée à l’attaque sur Evin : https://www.aljazeera.com/gallery/2025/6/29/aftermath-of-deadly-israeli-attack-on-tehrans-evin-prison).
- Peines prononcées en première instance : 20 ans pour Kohler et 17 ans pour Paris, après un procès à huis clos le mois dernier.
Circonstances de l’arrestation
Les deux Français avaient été arrêtés en mai 2022 lors d’un séjour en Iran. Paris et Kohler, tous deux enseignants (Jacques Paris est retraité), selon leurs familles, effectuaient un voyage à caractère touristique.
La France avait dénoncé leur détention comme « injustifiée et infondée ». Des ONG et certains gouvernements occidentaux estiment que des cas similaires s’inscrivent dans une stratégie délibérée de prise d’otages visant à obtenir des concessions internationales.
Décision judiciaire et conditions de la remise en liberté
Le porte‑parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, a précisé que le juge en charge du dossier avait ordonné une « remise en liberté sous condition » avec versement d’une caution.
Selon Téhéran, les deux Français resteront « placés sous surveillance jusqu’à la prochaine étape des procédures judiciaires ». Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué sur France 2 qu’ils se trouvaient en « bonne santé » à la résidence de l’ambassadeur, sans donner de date pour leur départ du pays.
État de santé et préoccupations
Des inquiétudes avaient émergé après leur transfert depuis Evin à la suite d’une attaque israélienne sur la prison pendant le conflit de juin. Kohler avait notamment été montrée à la télévision iranienne en octobre 2022 dans ce que des militants ont qualifié d’« aveu forcé ». Les organisations de défense des droits estiment que ces pratiques équivalent à des pressions sévères sur les détenus.
Les parents de Cécile Kohler ont dit ressentir un « immense soulagement » en apprenant que le couple se trouvait désormais dans « un petit coin de France », même si toutes les informations ne sont pas encore connues.
Contexte diplomatique et pistes de règlement
La libération intervient dans un contexte de grande sensibilité entre Téhéran et l’Occident, marqué par la guerre de douze jours entre les États-Unis et Israël en juin et la réimposition de sanctions des Nations unies dans le dossier nucléaire iranien.
Plusieurs développements récents sont à noter :
- La France avait saisi la Cour internationale de Justice (CIJ) au sujet de cette détention, avant de retirer la procédure en septembre, ce qui a alimenté les spéculations sur l’existence de pourparlers confidentiels.
- Téhéran a évoqué la possibilité d’un échange de détenus, qui pourrait inclure la libération en France de Mahdieh Esfandiari. Esfandiari avait été arrêtée en France en février pour des publications sur les réseaux sociaux qualifiées de promotion du « terrorisme » par les autorités françaises ; elle a été remise en liberté sous caution le mois dernier et son procès était programmé à Paris à partir du 13 janvier.
Réactions et prochaines étapes
Emmanuel Macron a salué cette « première étape » et a indiqué que des discussions étaient en cours pour organiser le retour des deux Français « le plus rapidement possible ». Le gouvernement reste discret sur les modalités de ces négociations.
Leur équipe juridique à Paris a déclaré à l’AFP que la libération avait mis fin à une « détention arbitraire » de 1 277 jours. Le ministre Jean-Noël Barrot a refusé de confirmer s’il y avait eu un accord avec Téhéran pour obtenir leur liberté.
Cas encore en cours
Parmi les Européens toujours détenus en Iran figure l’universitaire suédo‑iranien Ahmadreza Djalali, condamné à mort en 2017 pour des accusations d’espionnage que sa famille rejette catégoriquement.
La question des ressortissants étrangers détenus en Iran reste ainsi un enjeu majeur de la diplomatie européenne, où la sécurité, les droits humains et les considérations géopolitiques s’entrelacent.