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L’Iran a annoncé samedi qu’elle « accueille » toute proposition nucléaire américaine « juste et équilibrée », tout en estimant qu’il n’existe « aucune raison » de reprendre des négociations avec les pays européens. Téhéran affirme vouloir préserver son droit à l’enrichissement de l’uranium tout en se disant prête à prendre des mesures destinées à rassurer sur le caractère pacifique de son programme nucléaire iranien.
Déclarations d’Abbas Araqchi
Le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi a déclaré à la télévision officielle que l’Iran est prêt à négocier avec les États-Unis « si Téhéran reçoit une proposition raisonnable, équilibrée et juste ». Il a toutefois insisté sur le fait que l’Iran ne renoncerait pas à son droit à l’enrichissement de l’uranium (voir explication : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2009/11/30/%d9%85%d8%a7-%d9%87%d9%88-%d8%aa%d8%ae%d8%b5%d9%8a%d8%a8-%d8%a7%d9%84%d9%8a%d9%88%d8%b1%d8%a7%d9%86%d9%8a%d9%88%d9%85).
Araqchi a ajouté que l’Iran peut entreprendre des actions visant à instaurer la confiance sur « la nature pacifique de son programme », mais que ces gestes seraient conditionnés par des mesures réciproques, notamment le soulagement partiel des sanctions. Il a aussi indiqué que Téhéran et Washington échangent des messages via des intermédiaires.
Accusations internationales et position iranienne
Les États-Unis, leurs alliés européens et Israël accusent l’Iran d’utiliser son programme nucléaire pour dissimuler des tentatives de développer une capacité d’armement nucléaire, alors que Téhéran affirme que son programme nucléaire est dédié uniquement à des fins civiles (contexte : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/6/18/%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%B1%D9%86%D8%A7%D9%85%D8%AC-%D8%A7%D9%84%D9%86%D9%88%D9%88%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%8A%D8%B1%D8%A7%D9%86%D9%8A).
Cette divergence de vues alimente la méfiance et complexifie toute reprise des pourparlers autour du programme nucléaire iranien.
Obstacles majeurs aux négociations
Plusieurs points restent des obstacles sérieux aux pourparlers. Cette année, Téhéran et Washington ont tenu cinq rounds de discussions nucléaires, mais ils ont buté sur des enjeux cruciaux, notamment la question de l’enrichissement d’uranium sur le sol iranien.
- Les puissances occidentales exigent la réduction à zéro de l’enrichissement en Iran pour limiter tout risque d’utilisation militaire.
- Les discussions se sont interrompues après la guerre qu’Israël a menée contre l’Iran en juin et qui a duré douze jours, un conflit au cours duquel Washington est intervenu et a frappé des sites nucléaires iraniens, selon les déclarations rapportées.
- Malgré l’appel de la « troïka » européenne (France, Royaume-Uni, Allemagne) à relancer les négociations, Téhéran affirme ne voir « aucun motif » de reprendre les pourparlers avec les pays européens.
Interrogé à la télévision officielle sur l’intérêt d’un nouvel échange avec les Européens, Abbas Araqchi a demandé : « Que peuvent-ils faire et quel résultat positif ces négociations pourraient-elles produire ? » Il a conclu en réaffirmant l’absence, selon lui, de raison valable pour négocier avec eux.
Développements diplomatiques récents
À la suite de ces tensions, l’ONU a rétabli ses sanctions contre l’Iran le 29 septembre, initiative attribuée à la troïka européenne. Ce retour aux sanctions s’inscrit dans un contexte régional et international déjà tendu autour du programme nucléaire iranien.
Les positions restent éloignées : Téhéran réclame des garanties et des allègements de sanctions en échange de gestes destinés à instaurer la confiance, tandis que les puissances occidentales demandent des garanties plus strictes sur l’absence de dimension militaire du programme.