Table of Contents
Israël a annoncé qu’il autoriserait l’entrée d’une quantité limitée de nourriture dans la bande de Gaza, tout en lançant une offensive terrestre intensifiée dans cette enclave palestinienne durement touchée.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué, lundi, que cette décision résultait de pressions exercées par ses alliés. La veille au soir, son bureau avait déjà précisé qu’Israël ouvrirait le passage pour une certaine quantité de denrées alimentaires, sur recommandation de l’armée.
Intensification des opérations militaires
L’annonce est intervenue peu après que l’armée israélienne a déclenché des « opérations terrestres étendues », faisant plus de 150 morts en 24 heures.
« Israël permettra une quantité minimale de nourriture pour la population afin d’éviter une crise de la faim dans la bande de Gaza », a déclaré le bureau de Netanyahu tard dimanche dans un communiqué.
Pression internationale croissante
Cette décision survient alors que la pression internationale augmente pour que le blocus, en place depuis deux mois et menaçant une famine généralisée, soit levé.
Dans une allocution vidéo, Netanyahu a expliqué que ses « alliés » s’étaient inquiétés des « images de faim » circulant dans le monde.
Sans citer de pays, il a souligné que les « meilleurs amis » d’Israël dans le monde avaient affirmé : « Il y a une chose que nous ne pouvons pas tolérer. Nous ne pouvons accepter ces images de faim, de faim massive. Nous ne pouvons pas supporter cela. Nous ne pourrons pas vous soutenir. »
Il a ajouté : « Pour gagner, nous devons en quelque sorte résoudre ce problème. »
Les quantités d’aide autorisées resteront « minimales », sans préciser la date de reprise précise des livraisons.
Réactions et enjeux internes
Un porte-parole du chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, a confirmé qu’Israël avait proposé de « reprendre une aide limitée », précisant que les discussions logistiques sont en cours « compte tenu de la situation sur le terrain ».
Munir al-Bursh, directeur général du ministère de la Santé de Gaza, a indiqué que les autorités palestiniennes n’avaient pas été informées de la date d’ouverture de la frontière, selon Al Jazeera Arabic.
Cependant, les alliés d’extrême droite de Netanyahu s’opposent à toute aide alimentaire, affirmant que la force militaire combinée à la faim fera plier le Hamas.
- Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a qualifié la décision d’« erreur grave ».
- Amichai Eliyahu, ministre du Patrimoine, également membre du parti de Ben-Gvir, a dénoncé un « drame » qui nuit directement à « l’effort de guerre pour remporter la victoire » dans la bande de Gaza.
Israël est accusé d’utiliser la faim comme arme et de chercher à nettoyer ethniquement l’enclave par le blocus.
Négociations et objectifs militaires
Malgré le blocus et l’offensive accrue, des sources des deux côtés ont indiqué à l’agence Reuters que les discussions indirectes à Doha entre Israël et le Hamas n’avaient pas avancé.
Netanyahu a précisé que ces pourparlers portaient sur un cessez-le-feu, un accord sur les captifs, et une proposition de fin de guerre en échange de l’exil du Hamas et de la démilitarisation de Gaza, conditions que le Hamas a déjà rejetées.
Une déclaration ultérieure de l’armée israélienne a laissé entendre qu’elle pourrait réduire ses opérations pour favoriser un accord à Doha.
Cependant, Netanyahu a insisté pour dire que l’objectif de l’offensive renforcée est que les forces israéliennes « prennent le contrôle total » de la bande de Gaza.
« Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire. Nous ne renoncerons pas. Mais pour réussir, nous devons agir de manière irréversible », a-t-il affirmé.
Bilan des combats et situation humanitaire
Au cours de la semaine précédente, l’armée israélienne a indiqué avoir mené une première vague de frappes contre plus de 670 cibles du Hamas à Gaza, tuant des dizaines de combattants.
Le ministère de la Santé de Gaza a fait état d’au moins 464 Palestiniens tués dans la semaine, dont de nombreuses femmes et enfants.
Ce lundi matin, des sources ont rapporté à Al Jazeera qu’au moins 23 Palestiniens ont été tués depuis l’aube dans différentes zones de Gaza, notamment cinq près du marché al-Faluja à Jabalia et six à Khan Younis.
Des attaques israéliennes ont également visé le complexe médical Nasser ainsi que l’unité de soins intensifs de l’hôpital indonésien, où au moins 55 personnes sont piégées, dont quatre médecins et huit infirmières.