Table of Contents
Israël bombarde à nouveau Beyrouth, fragilisant la trêve avec le Hezbollah
Les forces militaires israéliennes ont bombardé la capitale libanaise, Beyrouth, pour la deuxième fois en moins d’une semaine, tuant au moins trois personnes et menaçant le cessez-le-feu convenu avec le Hezbollah il y a quatre mois.
L’attaque sur la banlieue sud de Dahiyeh a eu lieu tôt mardi matin, sans avertissement, et a blessé au moins sept autres personnes, selon le ministère de la Santé libanais.
Détails de l’attaque
Israël a déclaré dans un communiqué avoir ciblé un membre du Hezbollah qui aurait aidé le groupe palestinien Hamas à planifier une attaque imminente contre des civils israéliens. Aucune preuve n’a été fournie à cet effet.
Hezbollah n’a pas immédiatement commenté l’attaque.
Le président libanais, Joseph Aoun, a condamné cette nouvelle agression, la qualifiant de « mise en garde dangereuse » sur les intentions d’Israël envers son pays. « L’insistance d’Israël dans son agression nécessite davantage d’efforts de notre part pour aborder les amis du Liban à travers le monde et les rassembler en soutien à notre droit à une pleine souveraineté sur notre territoire », a déclaré Aoun dans un communiqué.
Les conséquences sur le terrain
Des vidéos de l’après-bombardement ont montré des panaches de fumée s’élevant au-dessus de Dahiyeh, ainsi que des dommages aux trois derniers étages d’un immeuble d’habitation, avec des débris recouvrant des voitures en dessous.
Al Jazeera, par l’intermédiaire de son correspondant Resul Serdar, a rapporté que les opérations de sauvetage se poursuivaient à Dahiyeh, sans informations sur les identités des victimes.
Contexte du cessez-le-feu
Ce dernier bombardement est « extrêmement inquiétant » pour le gouvernement libanais, car il survient seulement trois jours après qu’Israël a bombardé Beyrouth pour la première fois depuis l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah en novembre. Cet accord, garanti par la France et les États-Unis, a mis fin à un conflit d’un an et a ordonné le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban.
Il a également appelé les combattants du Hezbollah à se retirer du sud, au-delà du fleuve Litani et de la frontière temporaire désignée par les Nations Unies, la ligne bleue, et à permettre le déploiement des troupes libanaises dans cette région.
Cependant, les deux parties se sont accusées mutuellement de violations.
Les tensions croissantes
Israël a retardé un retrait promis de ses troupes en janvier et continue d’occuper plusieurs collines dans le sud du Liban. Il a également mené des attaques quasi quotidiennes sur le pays, affirmant cibler des combattants et des armes du Hezbollah.
Les forces israéliennes ont lancé l’attaque sur Beyrouth vendredi, affirmant que le raid était en réponse à des roquettes tirées depuis le Liban. Le Hezbollah a nié toute implication dans ces tirs.
Serdar a noté des différences clés entre les deux attaques israéliennes, soulignant que l’incident du 28 mars était une réponse à des tirs de roquettes, alors que cette fois-ci, aucune roquette n’a été tirée.
Réactions et implications
Le leader du Hezbollah, Sheikh Naim Qassem, a averti samedi que si les attaques israéliennes contre le Liban se poursuivaient et si le gouvernement libanais n’agissait pas pour les arrêter, le groupe recourrait éventuellement à d’autres alternatives.
Des analystes ont, quant à eux, mis en cause les États-Unis pour les attaques continues d’Israël contre le Liban. Phyllis Bennis, chercheuse à l’Institute for Policy Studies, a déclaré à Al Jazeera que l’administration Trump avait effectivement donné le feu vert aux attaques d’Israël, non seulement au Liban, mais aussi en Syrie et dans les territoires palestiniens occupés.
« Il n’y a aucun doute que l’administration Trump a clairement fait savoir qu’elle ne critiquera pas Israël. Elle ne cessera pas d’envoyer les armes qui lui permettent de continuer ces attaques », a déclaré Bennis depuis Washington, DC.
« Ce que nous voyons maintenant est vraiment une extension de la guerre génocidaire qu’Israël mène à Gaza, au Liban, où ils ne se contentent pas de mener des attaques dans la capitale, mais ont également élargi l’ancienne zone tampon des Nations Unies », a-t-elle ajouté.
Un cessez-le-feu fragilisé
Israël a maintenant « unilatéralement rompu le cessez-le-feu » au Liban, mais tant la France que les États-Unis, garants de l’accord, se sont tenus en retrait et ont laissé les attaques israéliennes se poursuivre, sans prendre de mesures punitives.