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Israël bombarde des tours à Gaza après ordres d’évacuation forcée

by Sara
Israël, Palestine

L’armée israélienne a bombardé un nouvel immeuble à plusieurs étages dans la ville de Gaza après avoir ordonné aux habitants palestiniens d’évacuer sous peine d’être tués, exacerbant une crise humanitaire déjà sévère. Ces événements s’inscrivent dans une offensive plus large marquée par des bombardements Gaza Israël et une stratégie qui a provoqué famine et siège dans l’enclave.

Nouvelle cible : la tour Soussi

Dans une carte publiée samedi, l’armée israélienne a désigné plusieurs immeubles de grande hauteur comme objectifs. Peu après la diffusion de cette carte, la tour Soussi, de 15 étages, a été frappée.

La tour Soussi se trouve dans le quartier de Tal al-Hawa, en face d’un bâtiment appartenant à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Selon des témoins, le temps laissé aux habitants pour évacuer — parfois une demi-heure ou une heure — est largement insuffisant.

« Ces attaques provoquent la panique parmi la population, surtout au regard du délai accordé pour évacuer », a rapporté Hani Mahmoud depuis la ville de Gaza.

Allégations israéliennes et réponse palestinienne

L’armée israélienne a affirmé, sans fournir de preuves publiques, que les bâtiments visés étaient utilisés par le Hamas pour recueillir des renseignements et surveiller les positions militaires israéliennes.

Elle a également indiqué que des groupes armés palestiniens avaient placé « de nombreux engins explosifs » et creusé un tunnel dans la zone. Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza a rejeté ces allégations.

Le bureau a qualifié ces affirmations de « partie d’une politique systématique de tromperie utilisée par l’occupation pour justifier la cible des civils et des infrastructures » et pour forcer le déplacement des Palestiniens. Il affirme par ailleurs que 90 % des infrastructures de Gaza ont été détruites.

Bâtiments voisins et opérations à Gaza City

Les immeubles frappés se situaient à proximité de la tour Mushtaha, un bâtiment de 12 étages qui avait déjà été bombardé et rasé vendredi, dans le cadre de la progression israélienne visant à prendre le contrôle de la ville malgré les critiques internationales.

Bilan des victimes et situation humanitaire

Le ministère de la Santé de l’enclave a fait état, samedi après-midi, d’au moins 68 Palestiniens tués et 362 blessés par l’armée israélienne au cours des dernières 24 heures.

Parmi ces victimes figurent des personnes cherchant de l’aide humanitaire : 23 tuées et 143 blessées par les forces israéliennes. Au moins six Palestiniens supplémentaires sont morts de faim liée aux conditions imposées par la guerre.

Chiffres compilés :

  • Décès liés à la famine depuis le début du conflit : 382 (dont 135 enfants).
  • Bilan total des tués depuis le 7 octobre 2023 : au moins 64 368 Palestiniens.
  • Bilan total des blessés depuis le début du conflit : 162 367 personnes.

Nouvelle « zone humanitaire » et frappes contre des déplacés

Des sources de l’hôpital Nasser, à Khan Younis (sud de Gaza), ont indiqué à Al Jazeera qu’au moins deux Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés lors d’une frappe israélienne visant une tente où étaient rassemblées des personnes déplacées dans la région d’al-Mawasi.

Cette zone avait été désignée tôt dans le conflit comme « humanitaire » ou « sûre » par l’armée israélienne, mais elle a été bombardée à plusieurs reprises, provoquant la mort de centaines de civils déplacés.

Quelques heures avant ces derniers bombardements, l’armée a annoncé la création d’une nouvelle zone similaire à al-Mawasi, le long de la côte méditerranéenne de Gaza, promettant des infrastructures comme des hôpitaux de campagne, des conduites d’eau, des systèmes de dessalement et des approvisionnements alimentaires.

Palestiniens en deuil après des frappes
Palestiniens pleurant des proches tués par l’armée israélienne le 6 septembre 2025 (Hamza ZH Qraiqea/Anadolu).

Manque de confiance dans les zones « sûres » et choix impossibles

Depuis Deir el-Balah, la correspondante Hind Khoudary a rapporté que les Palestiniens ne font plus confiance aux zones dites humanitaires, les tentes ayant été frappées à maintes reprises. Selon elle, « nulle part n’est sûr ».

Les habitants de Gaza City font face à un dilemme tragique : rester et risquer la mort, ou partir et affronter des dangers sur les routes, ainsi que des coûts importants pour déplacer leurs biens vers le sud.

Retour et dévastation dans le quartier de Zeitoun

Des résidents revenus dans le quartier de Zeitoun, où les forces israéliennes se sont retirées après des semaines d’assauts au sol, ont trouvé leurs maisons réduites en ruines.

« Ce que nous avons construit en 50 ans a été nivelé en cinq jours », a déclaré Aqeel Kishko. « Il ne reste rien debout — ni bâtiments, ni routes, ni infrastructures. Nous marchons non seulement sur des décombres mais aussi sur les corps de nos proches. »

Nohaa Tafish estime qu’il est impossible de reconstruire la plus grande agglomération urbaine de Gaza : « À quoi les gens pourraient-ils revenir ? Il n’y a rien à quoi revenir. »

Ahmed Rihem a décrit la destruction de son domicile comme comparable à une explosion massive : « C’est comme si tout le quartier de Zeitoun avait été frappé par une bombe nucléaire. »

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/9/6/israel-bombs-more-gaza-city-high-rises-after-forced-evacuation-orders

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