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Un consensus israélien sur le blocus et la famine à Gaza malgré la guerre
La guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza démontre que la nouvelle direction israélienne, marquée par une idéologie fasciste, ne respecte ni le droit international humanitaire ni les déclarations de condamnation arabes et internationales. Ce refus dépasse les sphères militaires et politiques, trouvant un écho non seulement auprès de la population en quête de vengeance, mais aussi au sein des institutions juridiques, y compris la Cour suprême israélienne.
La Cour suprême a récemment rejeté des pétitions présentées par des organisations israéliennes de défense des droits humains, qui contestaient la fermeture des points de passage et l’interdiction d’entrée d’aides humanitaires alimentaires et médicales à Gaza.
Une justice israélienne au service de la politique gouvernementale
Malgré les enquêtes de la Cour pénale internationale contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Galant pour crimes de guerre, notamment le siège, la famine et la punition collective, ces pratiques se sont poursuivies et intensifiées après la reprise des hostilités.
La décision de la Cour suprême israélienne de ne pas intervenir dans la fermeture des points de passage ni dans la coupure d’électricité à la station centrale de dessalement marque un recul de son rôle face aux décisions gouvernementales à caractère politique et sécuritaire. Pour des experts du droit, cela signifie un abandon des obligations légales internationales et une perte d’indépendance judiciaire.
Cette instrumentalisation de la justice pour servir des intérêts partisans n’est pas nouvelle en Israël.
Un siège et une famine délibérées à Gaza
Depuis le début de la guerre, Israël applique ouvertement une politique de famine, de privation d’eau et de punition collective, considérée par la Cour pénale internationale comme des crimes de guerre et des crimes de génocide. Les tentatives de la justice internationale et les condamnations des Nations unies n’ont pas suffi à faire reculer Israël, qui a même intensifié ces mesures depuis la reprise des combats en mars dernier, après la rupture du cessez-le-feu.
Le siège imposé à Gaza, qui subit une destruction massive, est le plus long et le plus dur jamais connu. Le blocus interdit l’entrée de toute aide humanitaire, y compris carburant, nourriture, eau et médicaments.
Officiellement, cette pression vise à contraindre le Hamas à assouplir sa position dans les négociations. Certaines instances israéliennes reconnaissent que l’objectif réel est de forcer une « émigration volontaire » des habitants de Gaza.
L’émigration « volontaire » forcée
Récemment, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’après les déplacements forcés des populations de Rafah, du nord de Gaza et de l’est de Khan Younès, des centaines de milliers d’habitants ont été évacués. Il a précisé que 10 % des terres de Gaza sont désormais considérées comme zones de sécurité israéliennes.
Selon Katz, la stratégie est d’exercer une pression maximale sur le Hamas pour qu’il accepte un échange de prisonniers, et chaque refus intensifie les opérations militaires israéliennes. Il a ajouté que Gaza deviendra plus petite et encore plus isolée, forçant davantage d’habitants à fuir les zones de combat.
Son collègue, le ministre Ze’ev Elkin, a évoqué la possibilité d’étendre la souveraineté israélienne sur les alentours en plus de la sécurité.
Des motivations idéologiques au sein des forces armées
Le gouvernement Netanyahu mêle justifications sécuritaires et idéologiques pour soutenir le siège, la famine et la poursuite de la guerre. Cette position fait l’objet de critiques, notamment de la part du général Ishaq Brik, qui a adressé une lettre ouverte au chef d’état-major Eyal Zamir, l’accusant d’utiliser l’armée à des fins politiques et idéologiques au-delà de sa mission sécuritaire.
Un exemple est l’acceptation par Zamir de l’implication de l’armée dans la distribution des aides humanitaires, une pratique refusée par ses prédécesseurs.
Débat au sein de l’armée sur le respect du droit international
Ce sujet divise l’armée israélienne entre ceux qui réclament le respect, même minimal, du droit international et ceux qui rejettent toute contrainte. L’armée sait que la majorité de ses actions à Gaza — bombardements, destructions, siège, famine, déplacements forcés — relèvent de crimes de guerre.
Pour limiter les risques d’identification, les visages des soldats sont masqués dans le secteur, et l’armée conseille à ses membres de ne pas divulguer leurs activités sur les réseaux sociaux.
Au sein du parquet militaire, certains recommandent de minimiser publiquement les effets du siège et de prétendre qu’il n’y aura pas de famine, malgré la réalité dramatique sur le terrain.
Pressions pour reprendre l’aide humanitaire à Gaza
Le 7 avril, le site d’information israélien Ynet a révélé que, malgré l’absence d’accord sur un échange de prisonniers, l’armée se préparait à relancer l’entrée d’aides humanitaires à Gaza. Un projet pilote de distribution serait testé à Rafah pour empêcher le Hamas d’en profiter.
Selon ces informations, les stocks alimentaires à Gaza risquent de s’épuiser dans un mois, rendant indispensable une reprise des approvisionnements.
Cette perspective a été discutée au plus haut niveau militaire et politique, qui aurait reconnu l’impossibilité de laisser la population sombrer dans la famine.
Déni et tensions au sein du gouvernement israélien
Suite à cette révélation, le gouvernement Netanyahu a nié toute intention de reprendre les aides. Le ministre Katz a exprimé sa colère, exigeant des explications du chef d’état-major Zamir, qui avait autorisé la publication.
Netanyahu a qualifié le rapport de « faux » et affirmé que l’armée continuerait à exercer une pression maximale sur le Hamas, dans le respect du droit international.
Oppositions internes et discours extrémistes
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a critiqué l’armée pour sa communication médiatique, affirmant qu’aucune aide ne doit parvenir au Hamas, qu’il accuse d’avoir détourné un milliard de dollars d’aides humanitaires pour son usage militaire.
Moins d’une semaine plus tard, Katz a adouci son discours en annonçant des plans pour acheminer des aides via des associations civiles, tout en assurant que le Hamas n’y aurait pas accès.
Cette annonce a provoqué la colère des familles des otages israéliens, qui estiment que la priorité doit être leur libération, dénonçant les promesses creuses du ministre.
Les appels à l’aggravation du siège et à l’augmentation des frappes
Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a condamné toute idée de reprise des aides, affirmant qu’il est honteux de ne pas apprendre des erreurs passées. Il a appelé à intensifier les bombardements et encouragé la « migration volontaire » des Gazaouis.
Avigdor Lieberman, chef du parti Israël Beiteinu, a également dénoncé la volonté gouvernementale de fournir à nouveau une aide humanitaire, estimant qu’il ne faut pas permettre cette situation alors que les otages israéliens souffrent dans les tunnels.
Après une importante campagne politique contre Katz, il est revenu sur ses propos, précisant que la politique actuelle interdit toute entrée d’aide humanitaire, mais qu’une future mécanisme via la société civile pourrait être envisagé.
Un blocage politique face à une crise humanitaire croissante
Les dirigeants israéliens restent focalisés sur le débat autour de l’aide humanitaire, dans un contexte de blocage des négociations et d’échec des pressions militaires pour obtenir la libération des otages ou la conclusion du conflit.
Certaines figures du gouvernement ont publiquement soutenu la famine et la privation des Gazaouis, tentant de justifier ces mesures extrêmes par des motifs sécuritaires et idéologiques. Cependant, la résistance de Gaza persiste, malgré les souffrances infligées.
Les mesures de restriction de la vie à Gaza, l’ouverture de nouveaux fronts militaires et le déplacement forcé de centaines de milliers d’habitants traduisent une profonde frustration israélienne face à l’échec à atteindre les objectifs affichés de la guerre.