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Israël : Contraste entre l’arrêt des combats au Liban et à Gaza
Les journaux israéliens se sont concentrés, ce mercredi, sur la nouvelle concernant l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban.
Des images de Libanais rentrant chez eux dans le sud ont attiré une attention particulière dans ces publications, en contraste avec l’absence de photos montrant le retour des Israéliens dans le nord, en raison des instructions de l’armée qui leur demande d’attendre avant de se déplacer.
Cependant, les implications politiques de cet accord ont suscité des commentaires des principaux chroniqueurs de ces journaux, qui se sont interrogés, voire critiqués, l’absence de volonté politique du gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour parvenir à un cessez-le-feu similaire à Gaza.
Refus obstiné à Gaza
Dans un article publié dans le journal « Haaretz », le commentateur politique Yossi Verter critique vivement Netanyahu pour ses positions contradictoires sur les conflits au Liban et à Gaza. Il souligne que Netanyahu a montré une rapidité dans la cessation des hostilités au Liban, alors qu’il insiste sur la poursuite des combats à Gaza, ce qui reflète une forme d’opportunisme politique et un mépris pour la vie des soldats et des civils.
Verter explique comment Netanyahu a rapidement mis fin à la violence au Liban par un accord qu’il qualifie de « troué », alors qu’il refuse d’arrêter les combats à Gaza, malgré 13 mois de combats intenses. Cette disparité dans les décisions est perçue par Verter comme une contradiction marquée dans les positions de Netanyahu. Selon lui, mettre fin à la guerre à Gaza pourrait sauver de nombreuses vies et réaliser des objectifs humanitaires, mais Netanyahu choisit d’allonger la guerre.
Analyse critique du gouvernement
Le commentateur israélien note que Netanyahu a utilisé un discours arrogant pour promouvoir l’accord de cessez-le-feu au Liban, se présentant comme le « général audacieux » ayant conduit l’armée à la victoire. Cependant, Verter affirme que ce discours est une tentative de réécrire l’histoire et que Netanyahu ignore le fait que la guerre au Liban aurait pu se prolonger davantage si la décision rapide n’avait pas été prise, à un moment où le gouvernement faisait face à des pressions de ses alliés du coalition de droite.
Il conclut que la décision de mettre fin à la guerre au Liban était avant tout politique, visant à maintenir la stabilité de son gouvernement, contrairement à la situation à Gaza, où les pressions de partenaires de l’extrême droite comme le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le ministre des Finances Betsalel Smotrich qui insistent pour continuer la guerre, rendent difficile un tel accord.
Appels à la démission
Dans le journal Maariv, le célèbre commentateur politique Ben Caspit critique sévèrement Netanyahu pour sa décision de soutenir le cessez-le-feu au Liban, soulignant un contraste frappant dans sa gestion des deux guerres. Caspit, connu pour ses critiques acerbes de Netanyahu, note que ce dernier a mis fin aux hostilités au Liban de manière relativement rapide, tout en insistant pour poursuivre les combats à Gaza, malgré les coûts humains et militaires exorbitants.
Il déclare que l’accord de cessez-le-feu au Liban est « faible et troué », ajoutant que « cet accord ne met pas en danger le gouvernement israélien ni ne presse des élections », contrairement à tout accord en cours à Gaza.
Pression politique et conséquences
Caspit partage l’avis de Yossi Verter que cette décision n’est pas motivée par des besoins militaires ou sécuritaires, mais est une manœuvre politique. Netanyahu a voulu rapidement clore le front libanais afin de se concentrer sur le front iranien.
Il critique également la persistance de Netanyahu à poursuivre la guerre à Gaza, qui a causé de lourdes pertes humaines, tandis que l’armée israélienne est sous le feu des critiques pour sa gestion des opérations militaires. Caspit soutient que la guerre à Gaza devait être la priorité, mais au lieu de cela, Netanyahu continue de manquer de prendre des mesures sérieuses pour rétablir les soldats israéliens et les captifs de Gaza.
Retour sur la guerre au Liban
Enfin, l’écrivaine Sima Kadmon dans Yediot Ahronot reprend les critiques formulées par ses collègues de Haaretz et Maariv, en abordant les contradictions dans les positions de Netanyahu sur le cessez-le-feu au Liban par rapport à la guerre à Gaza. Kadmon se concentre sur la question centrale demeurée sans réponse : pourquoi Netanyahu peut-il accepter de mettre fin aux combats au Liban tout en refusant la même solution à Gaza ?
Elle souligne que Netanyahu a accepté le cessez-le-feu au Liban après des combats qui ont duré un an et deux mois, mais qu’il s’accroche à la guerre à Gaza, ce qu’elle considère comme un paradoxe injustifiable. Selon elle, Netanyahu craint l’effondrement de son gouvernement et la perte de sa base populaire, ainsi que l’impact que cela pourrait avoir sur son procès.