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Israël et Hezbollah : un cessez-le-feu en discussion
Le gouvernement israélien devrait approuver un plan de cessez-le-feu avec le groupe armé libanais Hezbollah, selon des rapports non confirmés.
Le cabinet de sécurité d’Israël est attendu pour approuver le plan, médié par les États-Unis – principal allié d’Israël – et la France, lors d’une réunion prévue mardi, rapportent des agences de presse, citant des responsables anonymes.
Un accord ouvrirait la voie à une trêve qui mettrait fin au conflit de 14 mois d’Israël avec le Hezbollah, qui a fait des milliers de morts et menace d’escalader les hostilités dans la région. Cependant, alors que la perspective d’une fin des combats au Liban se profilait, les deux camps continuaient d’effectuer des frappes, et la guerre d’Israël contre Gaza se poursuit sans interruption.
Réunion du cabinet israélien
La réunion du cabinet, qui sera présidée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, aura lieu mardi soir.
Interrogé à New York sur la possibilité d’un accord de trêve, l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Danny Danon, a déclaré : « Nous avançons sur ce front », semblant confirmer que le cabinet discuterait du plan.
Plus tôt, des sources libanaises de haut niveau avaient déclaré à Reuters qu’une déclaration de trêve serait faite par le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron.
Elias Bou Saab, vice-président du parlement libanais, a indiqué que le cessez-le-feu avait été approuvé à Beyrouth après que le Hezbollah a soutenu son allié, le président du parlement Nabih Berri, pour négocier.
Progrès des discussions
La présidence française a déclaré que les discussions sur un cessez-le-feu avaient fait des progrès significatifs.
« Nous sommes proches », mais « rien n’est fait tant que tout n’est pas fait », a déclaré John Kirby, porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche, lundi soir à Washington.
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a exprimé l’espoir mardi qu’un accord de cessez-le-feu serait atteint d’ici la soirée.
Conditions du cessez-le-feu
L’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la dernière guerre majeure entre le Hezbollah et Israël en 2006, est un élément majeur du projet de cessez-le-feu. Cette résolution exige que le Hezbollah, soutenu par l’Iran, se retire d’environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, derrière le fleuve Litani.
L’armée israélienne se retirerait du sud du Liban dans un délai de 60 jours. L’armée libanaise déploierait ensuite des forces dans la région frontalière, d’où le Hezbollah a lancé la plupart de ses attaques aériennes sur le nord d’Israël.
Un comité de cinq pays, incluant la France et présidé par les États-Unis, veillerait au respect du cessez-le-feu.
Appels à la cessation des hostilités
Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l’UE, a déclaré lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 près de Rome mardi qu’« il n’y a pas d’excuse pour ne pas mettre en œuvre un cessez-le-feu ».
« Plus d’excuses. Plus de demandes supplémentaires. Arrêtez ces combats. Arrêtez de tuer des gens », a-t-il plaidé.
Cependant, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a averti sur X qu’un accord de cessez-le-feu au Liban serait une « occasion historique manquée d’éradiquer le Hezbollah ».
Tensions persistantes
Ben-Gvir et d’autres membres d’extrême droite ont menacé de faire tomber le gouvernement s’il acceptait un accord de trêve avec le Hamas dans la bande de Gaza ou le Hezbollah au Liban.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a averti mardi que Tel Aviv exigerait une application effective des conditions par l’ONU et montrerait une « tolérance zéro » envers toute infraction.
Malgré l’intensification des pourparlers de trêve, les hostilités se sont poursuivies durant la nuit de lundi à mardi, et même intensifiées.
Bilan des victimes et répercussions
Le ministère libanais de la Santé a déclaré que des frappes israéliennes avaient tué au moins 31 personnes lundi, principalement dans le sud.
Les frappes aériennes de mardi ont détruit davantage de banlieues sud de Beyrouth contrôlées par le Hezbollah, tandis que le groupe armé libanais maintenait des tirs de roquettes vers Israël.
Depuis Beyrouth, Zein Basravi d’Al Jazeera a rapporté qu’il y avait encore de l’espoir parmi les Libanais que « toute cette escalade suive le schéma des conflits passés entre Israël et les forces au Liban – une augmentation de la violence suivie d’une cessation ».
Contexte du conflit actuel
La guerre au Liban a suivi près d’un an d’échanges de tirs transfrontaliers limités initiés par le Hezbollah, agissant en soutien au Hamas dans la guerre d’Israël contre Gaza.
Le Liban déclare qu’au moins 3 768 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, la plupart au cours des dernières semaines.
Du côté israélien, les hostilités au Liban ont tué au moins 82 soldats et 47 civils, selon les autorités.
Conséquences d’un cessez-le-feu
Le cessez-le-feu est censé permettre le retour de dizaines de milliers d’Israéliens déplacés dans leurs foyers du nord, mais le commentateur politique basé à Tel Aviv, Ori Goldberg, a déclaré à Al Jazeera qu’ils sont « peu susceptibles de se sentir en sécurité » pour le faire.
« Ils sont absolument convaincus que le seul moyen de rentrer chez eux est si le Hezbollah est détruit », car c’est le message que l’État leur a « inculqué », a-t-il affirmé.