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Israël et le bannissement de l’UNRWA : un coup dur pour les réfugiés palestiniens
Il y a presque un mois, la Knesset israélienne a voté pour interdire à l’UNRWA d’opérer dans les territoires palestiniens occupés de Gaza et de Cisjordanie. Les autorités israéliennes ont avancé dans la mise en œuvre de cette décision, malgré la condamnation généralisée de la communauté internationale et de certains alliés d’Israël.
Conséquences dévastatrices
Les Nations Unies elles-mêmes ont dénoncé cette mesure, affirmant qu’elle aura des « conséquences dévastatrices », car l’UNRWA est l’agence principale fournissant de l’aide à Gaza. Bien que l’interdiction de l’UNRWA amplifie sans aucun doute la souffrance des Palestiniens, elle constitue également un but contre-productif pour Israël.
Protection internationale accrue
En effet, cette décision va élever les deux millions et demi de réfugiés palestiniens à Gaza et en Cisjordanie à un nouveau niveau de protection internationale sous le mandat du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dont la solution privilégiée pour les situations de réfugiés prolongées est le retour volontaire.
Un retournement de situation
Ce résultat est précisément l’opposé de ce que la Knesset et le cabinet d’extrême droite israélien espéraient réaliser en cherchant à détruire l’UNRWA. Enivrés par leur propre pouvoir et par leur victoire militaire perçue à Gaza, ils nourrissaient l’illusion que si l’UNRWA cessait ses opérations, les réfugiés qu’elle sert pourraient être écartés du processus de paix, leurs histoires, identités, droits et revendications historiques effacés du discours.
Les droits des réfugiés
Cependant, Israël va apprendre que 6,8 millions de personnes – le nombre enregistré auprès de l’UNRWA – ne peuvent pas être vaporisées si facilement, malgré le soutien politique à Washington et la puissance militaire israélienne.
Conformément à l’article 1D de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, une fois que ces réfugiés cessent de recevoir des services de l’UNRWA, ils deviennent légalement titulaires d’une protection en vertu de la Convention, ainsi que de la protection étendue par le HCR.
Implications pour les générations futures
Non seulement cela s’applique aux réfugiés palestiniens d’aujourd’hui, mais les générations futures qui s’enregistreront auprès de l’UNRWA en l’absence d’une résolution de leur statut de réfugié seront également couvertes par le mandat de protection mondiale plus élevé offert par la Convention des réfugiés. De plus, sous les lignes directrices du HCR, les réfugiés sont enregistrés par les lignées masculine et féminine, tandis que l’UNRWA se limite à la lignée masculine, ce qui signifie que sous le HCR, le nombre de réfugiés palestiniens pourrait augmenter plus rapidement.
Préservations des archives de l’UNRWA
Entre-temps, l’UNRWA continuera, dans la mesure de ses capacités, à mettre à jour ses dossiers d’enregistrement des réfugiés. L’agence a héroïquement retiré des milliers de copies papier de documents d’enregistrement clés datant de 1948 de son siège à Gaza et les a transférées en toute sécurité à Amman. Grâce au dévouement du personnel de l’UNRWA, la base de données d’enregistrement de l’agence est désormais entièrement numérisée et stockée dans des cyberspaces sécurisés autour du monde.
Un appel à l’action
À ce moment crucial, les dirigeants de l’ONU doivent rassurer robustement les Palestiniens, pour lesquels l’ONU porte une responsabilité historique, que leurs droits seront protégés et qu’ils auront un statut égal en ce qui concerne leur droit de retour, aux côtés de millions d’autres à travers le monde, dont beaucoup sont également des réfugiés intergénérationnels.
Alors que l’UNRWA est menacée d’une manière existentielle et que les réfugiés qu’elle sert font face à une « effacement colonial », j’appelle l’Assemblée générale des Nations Unies, responsable du mandat de l’UNRWA, à porter cette question à l’attention du Conseil de sécurité en tant que question urgente.
Perspectives d’avenir
Si Israël réussit à se débarrasser de l’UNRWA, ce serait sans aucun doute une perte douloureuse pour les Palestiniens. Cependant, cela n’effacera pas la question des réfugiés palestiniens. La fin de l’UNRWA pourrait même ouvrir un chapitre encore plus fort pour le droit de retour palestinien, alors que leur protection passerait d’une entité régionale relativement petite à une organisation mondiale qui a longtemps défendu le droit au retour dans les « situations de réfugiés prolongées ».