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Israël intensifie ses frappes en Syrie
Depuis plusieurs jours, Israël a intensifié ses frappes aériennes sur la ville syrienne de Tartous, poursuivant une escalade qui témoigne de son appétit pour l’agression. Une semaine auparavant, Benjamin Netanyahou avait organisé une conférence de presse où il a mis en avant ce qu’il a qualifié de réalisations israéliennes au cours de l’année écoulée. Il a, en réalité, exposé ses propres succès et les raisons pour lesquelles Israël devrait continuer à compter sur lui pour gérer les crises de manière ferme.
Les ambitions de Netanyahou
Fait intéressant, Netanyahou a laissé toutes les options ouvertes, bien qu’il puisse clore certaines affaires, comme celle du Liban, où un accord a été conclu. Il a clairement indiqué qu’Israël a encore besoin de lui, affirmant qu’il espère qu’Israël restera pour toujours dans le futur. Par cette déclaration, il sous-entend que tout dépend des choix et de la coopération avec lui, qu’il se présente comme le « sauveur ».
Cependant, un jour après, Netanyahou se retrouve sur le banc des accusés, rappelant qu’il ne lui reste que quelques années, peut-être trois, pour prendre des décisions majeures concernant sa carrière politique, tout en approchant de la fin de son mandat.
La stratégie israélienne au Moyen-Orient
Au cours des quatre derniers mois, Netanyahou a été clair sur les objectifs d’Israël, ou plutôt de son projet : il s’agit de renforcer l’influence israélienne entre la mer et le fleuve. Il est évident qu’Israël vise à maintenir le contrôle sur la bande de Gaza et à établir une suprématie au sein du Moyen-Orient.
La chute du régime d’Assad, qui a protégé la frontière israélienne depuis 1974, marque un tournant. Les frontières qui entourent les hauteurs du Golan occupées étaient les plus tranquilles pour Israël depuis ce temps. Il était apparu que des accords tacites existaient entre le régime déchu et Israël, ce dernier valorisant l’aide du régime pour contenir l’élan des Palestiniens.
Les tensions en Syrie
Israël n’était cependant pas satisfait de l’axe Téhéran – banlieue sud de Beyrouth. Ses frappes sur le territoire syrien visaient principalement à détruire cet axe, dans un cadre où le droit de réponse syrien était limité par des conditions temporelles et spatiales précises.
Lorsque les rebelles ont commencé à se déplacer vers le sud, Israël a multiplié les réunions dans ses cabinets pour évaluer les scénarios possibles concernant la situation en Syrie. Le scénario souhaité par Israël est qu’une guerre civile sanglante éclate, perturbant ainsi toute possibilité de stabilité pour le peuple syrien.
Les conséquences des actions israéliennes
Les actions israéliennes, sous diverses formes, semblent destinées à troubler la joie des Syriens face aux résultats de leur révolution pacifique, en instillant un sentiment d’insécurité à travers des scénarios de guerre civile. La situation rappelle les soulèvements au Moyen-Orient.
De plus, les territoires récemment occupés par Israël visent à tester la réactivité des mouvements révolutionnaires en Syrie, tout en leurs envoyant le message que le statu quo ne changera pas, mais pourrait même se détériorer davantage.
Les ambitions d’Israël face à l’Iran
Il est également essentiel de noter qu’Israël maîtrise bien le domaine des renseignements et l’utilise pour alimenter les tensions en Syrie. En amplifiant des déclarations rebelles, même sans fondement, Israël vise à créer une guerre civile qui aboutirait à la formation d’États concurrents, ne représentant aucune menace pour sa sécurité.
Netanyahou l’a exprimé de manière ouverte en déclarant que l’accord de désengagement signé en 1974 est désormais caduc. Dans un pays se présentant comme la seule démocratie du Moyen-Orient, de telles décisions devraient passer par le parlement, et non être annoncées lors d’une conférence de presse.
Les plans israéliens pour la région
Dans le contexte des États sectaires, Israël cherche à établir des alliances avec des minorités au sein du Moyen-Orient, notamment avec les Kurdes. Ce projet, en place depuis les années 1960, a gagné en importance ces deux dernières décennies, surtout après la seconde guerre du Golfe.
Israël a toujours profité de conflits au Moyen-Orient pour armer différents groupes, garantissant ainsi des objectifs stratégiques à long terme. Les frappes israéliennes sur les infrastructures militaires se situent dans le cadre d’une volonté de créer un déséquilibre des forces, tout en consolidant ses alliances avec des entités plus petites.
La position stratégique d’Israël
Les frappes israéliennes visent à s’assurer que tout État nouvellement formé en Syrie ne représente en aucun cas une menace pour ses intérêts stratégiques. En effet, Israël privilégie l’idée d’un État satellite, sans nécessairement passer par des accords explicites, mais plutôt en établissant une relation similaire à celle avec le régime précédent.
Israël aspire à négocier avec cet État potentiel selon ses propres conditions, en s’appuyant sur la doctrine « terre contre paix », mais tentera de faire accepter des concessions, notamment sur le plateau du Golan occupé.
Perspectives militaires d’Israël
Lors d’une visite symbolique sur le sommet du mont Hermon, Netanyahou a affirmé que les forces israéliennes resteraient en place jusqu’à ce qu’un arrangement garantissant la sécurité d’Israël soit atteint. Ces déclarations soulignent la volonté d’Israël de renforcer sa présence militaire dans la région, particulièrement après la chute du régime d’Assad.
Cette situation met en exergue l’objectif d’Israël de maintenir un contrôle indiscutable entre le Nil et l’Euphrate, tout en prétextant son droit à la défense, comme si les droits des Arabes étaient perpétuellement bafoués.