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Le Japon a procédé à l’exécution de Takahiro Shiraishi, reconnu coupable du meurtre et du démembrement de neuf personnes qu’il avait contactées via les réseaux sociaux. Cette exécution marque la première application de la peine de mort dans le pays en près de trois ans.
Un criminel surnommé « le tueur de Twitter »
Takahiro Shiraishi a été pendu vendredi après avoir été condamné à mort pour les meurtres, en 2017, de huit femmes et d’un homme dans son appartement de la ville de Zama, dans la préfecture de Kanagawa, près de Tokyo.
Il avait gagné le surnom de « tueur de Twitter » car il avait contacté ses victimes via la plateforme sociale, aujourd’hui connue sous le nom de X. Shiraishi avait admis avoir commis ces meurtres après avoir proposé son aide à des personnes envisageant le suicide.
Selon les médias, il avait dissimulé les fragments des corps de ses neuf victimes dans des glacières disposées dans son petit appartement.
Décision du ministre de la Justice
Le ministre de la Justice, Keisuke Suzuki, qui a autorisé l’exécution, a précisé avoir pris sa décision après un examen minutieux du dossier. Il a mis en avant le « motif extrêmement égoïste » des crimes, qui ont provoqué un « choc et une inquiétude considérables au sein de la société ».
Contexte et précédent en matière de peine de mort
Cette exécution est la première depuis juillet 2022, époque à laquelle un homme condamné pour une série d’attaques au couteau dans le quartier commerçant d’Akihabara à Tokyo avait été pendu.
Elle intervient aussi dans le cadre du premier gouvernement du Premier ministre Shigeru Ishiba, en fonction depuis octobre dernier.
En septembre dernier, une cour japonaise avait acquitté Iwao Hakamada après qu’il a passé la plus longue durée au monde dans le couloir de la mort. La justice a reconnu qu’il avait été condamné à tort pour des crimes vieux de près de 60 ans.
Les exécutions très médiatisées au Japon
Une des exécutions les plus médiatisées fut celle de 2018, lorsqu’ont été pendus le gourou Shoko Asahara et 12 anciens membres de la secte apocalyptique Aum Shinrikyo. Cette secte était responsable des attaques au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, qui avaient causé la mort de 14 personnes et fait des milliers de blessés.
La peine capitale au Japon aujourd’hui
Au Japon, la peine de mort est appliquée par pendaison. Les détenus ne sont informés de leur exécution que quelques heures avant qu’elle soit réalisée, une pratique critiquée par les groupes de défense des droits humains du fait du stress important engendré.
Le Japon et les États-Unis sont les seuls membres du Groupe des sept grandes puissances industrielles à conserver encore la peine de mort.
Le soutien de la population japonaise à cette pratique reste très fort. Un sondage gouvernemental réalisé en 2024 auprès de 1 800 personnes a révélé que 83 % estimaient la peine de mort « inévitable ».