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Joseph Aoun élu président du Liban, une nouvelle ère s’ouvre
Le chef de l’armée libanaise, Joseph Aoun, a été élu président du pays après un second tour de vote parlementaire, mettant fin à une impasse qui a laissé le Liban sans chef de l’État depuis octobre 2022.
Aoun a obtenu 99 voix au sein d’un parlement de 128 sièges lors de ce second tour de vote jeudi après-midi, qui a eu lieu quelques semaines après qu’un fragile accord de cessez-le-feu a mis fin à 14 mois de combats entre Israël et le Hezbollah libanais, alors que le pays cherche une aide pour sa reconstruction.
Une nouvelle phase pour le Liban
« Une nouvelle phase dans l’histoire du Liban commence aujourd’hui », a déclaré Aoun, âgé de 61 ans, en arrivant pour prêter serment au parlement.
Sa victoire, qui a vu des membres du parlement éclater de joie lorsqu’il a atteint le seuil requis de 86 voix, marque la 13e tentative de la législature pour trouver un successeur à Michel Aoun – non lié – dont le mandat a pris fin en octobre 2022.
Un soutien international pour Joseph Aoun
« Il ne fait aucun doute que l’élection de Joseph Aoun est une nouvelle ère pour le Liban », a déclaré Zeina Khodr d’Al Jazeera, rapportant depuis Beyrouth. « Joseph Aoun est vraiment un candidat favori de la communauté internationale, mais… il bénéficie également d’un soutien ici. »
Le rapport de forces au Liban a changé, a-t-elle ajouté, notant que la guerre d’Israël contre le Liban avait « affaibli » le Hezbollah.
« À la fin de la journée, ce pays a besoin de milliards de dollars pour la reconstruction et cet argent ne viendra pas tant que le Liban n’aura pas élu un président que la communauté internationale considère comme réformateur, en dehors de ce qu’ils croient être une classe politique corrompue », a-t-elle précisé.
Défis à relever
Le pays méditerranéen est sans président depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, les tensions entre le Hezbollah et ses opposants ayant paralysé une douzaine de votes précédents.
Lors du premier tour de vote plus tôt dans la journée, des législateurs du bloc pro-Hezbollah avaient voté blanc, a indiqué une source proche d’eux, laissant Aoun en deçà de la majorité des deux tiers requise pour remporter le vote immédiatement.
La source a déclaré que des représentants du bloc avaient rencontré Aoun au parlement pendant une pause avant que les législateurs ne retournent pour un second vote.
Pression internationale pour un résultat positif
La pression internationale avait augmenté pour un résultat positif avec seulement 17 jours restants dans un cessez-le-feu pour déployer des troupes libanaises aux côtés des Casques bleus de l’ONU dans le sud du Liban après une guerre Hezbollah-Israël l’automne dernier.
Aoun fait désormais face à la tâche ardue de superviser un cessez-le-feu à la frontière israélienne et de nommer un premier ministre pour mener les réformes exigées par les créanciers internationaux afin de sauver le pays de la pire crise économique de son histoire.
Les pouvoirs du président ont été réduits depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990. Toutefois, occuper ce poste est crucial pour superviser les consultations en vue de nommer un nouveau premier ministre qui dirigera un gouvernement capable de réaliser les réformes exigées par les créanciers internationaux.
Un choix soutenu par l’armée
Aoun était largement considéré comme le choix préféré des États-Unis, soutien de l’armée, ainsi que de l’Arabie Saoudite, puissance régionale. Il est le cinquième commandant de l’armée libanaise à devenir président, et le quatrième consécutif.