Le parquet de Toulouse a classé sans suite l’enquête pour subornation de témoin et appels malveillants réitérés ouverte après que Cédric Jubillar a tenté d’appeler son ex-petite amie, témoin dans le procès à venir pour le meurtre de son épouse Delphine Jubillar, disparue fin 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn). Le parquet a indiqué «de classer sans suite cette affaire, considérant que les infractions visées n’étaient pas suffisamment caractérisées».
L’affaire remonte à des appels répétés le 4 septembre. L’ex-petite amie, âgée de 31 ans, avait auparavant affirmé que Jubillar lui avait avoué le meurtre. L’administration pénitentiaire avait signalé ces appels à la justice; le parquet a ouvert l’enquête le 6 septembre, puis a entendu les personnes concernées les 7 et 11 septembre. Le procès est fixé à Albi le 22 septembre.
À Toulouse et Albi, classement sans suite de l’enquête
Selon le parquet, la décision résulte du fait que les infractions visées n’étaient pas suffisamment caractérisées pour engager des poursuites. L’enquête avait été déclenchée après que l’ex-petite amie ait été mise au courant par l’administration pénitentiaire et après les premières auditions; Jubillar nie avoir avoué à son ex-compagne qu’il avait tué Delphine, selon sa défense, et les documents judiciaires évoqués laissent entendre une absence de corps, d’aveux et de preuves irréfutables à ce stade.
Déclarations des avocats et enjeux du dossier
Selon Me Joaquinito Maria Alogo de Obono, «Ce n’est pas une phrase d’une personne qui veut avoir une conversation cordiale, mais plutôt une personne qui veut intimider, et dans le cas d’espèce menacer», a déclaré à l’AFP. «Nous pouvons légitimement nous demander, si ce n’est pas pour faire qu’elle se rétracte ou, au contraire, savoir s’il est possible pour elle de modifier sa version», a-t-il ajouté. De son côté, la défense rappelle que Jubillar nie avoir avoué et souligne l’absence de corps et d’aveux dans le dossier, selon les documents publiés.
Le parquet rappelle que le procès est prévu à Albi et que la procédure se poursuit selon le calendrier, sans que cette décision n’éteigne les autres volets de l’instruction.