Judith Godrèche est mise en examen pour diffamation dans l’affaire qui oppose l’actrice au réalisateur Jacques Doillon, selon des informations publiées le 10 septembre 2025. La mise en examen est automatique en matière de diffamation, ce qui survient après la plainte déposée par le cinéaste en février 2024. Godrèche avait auparavant accusé Doillon de viol lorsqu’elle avait 15 ans, et ce dossier réactive le débat public sur l’usage des plaintes pour diffamation dans les affaires de violences sexuelles.

Mise en examen et cadre juridique
La mise en examen dans les affaires de diffamation est automatique lorsque la plainte est déposée; ce cadre est rappelé et s’applique ici après la démarche engagée par Jacques Doillon en février 2024. Judith Godrèche est officiellement visée par une procédure qui succède à sa plainte pour viol déposée en 2024. Sur Instagram, elle avait évoqué que Doillon avait pour « spécialité » de tourner avec des enfants « avec qui il couche », des propos que l’avocat du cinéaste, Marie Dosé, a qualifiés d’ignobles et d’inacceptable: « Oser affirmer publiquement, comme elle l’a encore fait le 21 février dernier, que celui-ci aurait ‘couché avec des enfants’ qui tournaient dans ses films est ignoble et dépasse l’entendement ». En matière de diffamation, la mise en examen de la personne visée par une plainte est automatique et ne résulte pas, comme dans une procédure pénale classique, d’une enquête ayant mis au jour des « indices graves et concordants ».
Réactions et contexte MeToo
Le recours à des plaintes pour diffamation dans des dossiers de violences sexuelles a déjà été dénoncé par des plaignantes comme un moyen « d’intimidation ». Après la plainte de Judith Godrèche, suivie par celles de trois autres personnes, Jacques Doillon avait été placé fin 2024 sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Le 6 septembre, un collectif de journalistes s’est émue de la mise en examen de la journaliste sportive Marie Portolano à la suite d’une plainte pour diffamation déposée par Pierre Ménès, après la parution d’un livre relatant une agression sur Canal+. Dans son message, Judith Godrèche a écrit: « J’ai hâte de venir expliquer la vérité », ajoutant qu’elle espère pouvoir s’exprimer lors du procès.